Les habitants de Raffour, à l'est de Bouira, ont battu le pavé hier pour réclamer, à l'instar des autres régions du pays, un minimum des autorités pour un cadre de vie décent. Devant le silence de ces dernières, reste la rue comme ultime recours pour porter les revendications et faire pression dans l'espoir d'une réaction des concernés par la gestion des affaires. Plusieurs centaines de citoyens de la localité de Raffour, relevant de la commune de M'chedellah, à l'est de Bouira, ont participé, hier, à une marche populaire pour dénoncer "l'abandon" et le "laisser-aller" des autorités, vis-à-vis des doléances de la population locale. Cette marche, organisée par le collectif des habitants de Raffour, incluant des associations sportives, culturelles et autres, a drainé, selon les initiateurs, plus de 5 000 participants. En effet, c'est vers 8h45 que le cortège des marcheurs s'est ébranlé depuis la placette de Raffour vers le siège de la daïra de M'chedellah, distant de 4 kilomètres. Tout au long de leur itinéraire, les manifestants n'ont eu de cesse de scander des slogans, tels que "Halte à la marginalisation", "La population de Raffour revendique un développement équitable", ou encore "Où sont vos promesses ?", ponctués du désormais célèbre "Pouvoir assassin". Selon certains organisateurs, la région de Raffour n'a bénéficié d'aucun projet de développement depuis des années, ce qui a poussé la population à sortir dans la rue. "Notre localité compte près de la moitié des habitants de la commune de M'chedellah et nous ne sommes toujours pas alimentés suffisamment en eau potable", pestera un marcheur. Pour d'autres, la source d'Anser Averken (la source noire), ne peut, à elle seule, alimenter toute la région de M'chedellah. "Outre la qualité plus que douteuse de son eau, cette source ne peut suffire. Nous exigeons que d'autres solutions soient trouvées afin de nous alimenter en eau potable. En 2016, nous mourons toujours de soif", s'emportera un autre manifestant. Une fois arrivés devant le siège de la daïra, où un dispositif sécuritaire les attendait, les marcheurs ont observé un sit-in dans le calme. Par la suite, les leaders de ce collectif citoyen prendront la parole afin d'expliquer les motivations de cette action. "Nous sommes ici pour tirer la sonnette d'alarme et dire stop à l'abandon, dont nous sommes victimes (...) Raffour est une région qui a sacrifié beaucoup de ses enfants lors de la guerre de Libération nationale. Mais en dépit de cela, elle demeure toujours négligée et marginalisée", ont-ils souligné. Par la suite, une plateforme contenant les principales revendications du mouvement a été lue à l'assistance. Le collectif des habitants de Raffour énumère, entre autres, l'accès à une eau potable "de bonne qualité" et en quantité suffisante ainsi que la mise en place d'un nouveau forage d'alimentation en eau potable, la création d'un jardin public et la multiplication des espaces verts à travers tout le territoire de leur localité, l'aménagement du boulevard principal de Raffour, la remise en état des rues et ruelles de la ville. Vers 11h30, les marcheurs se sont dispersés dans le calme, après avoir transmis leur plateforme de revendications au chef de daïra de M'chedellah. RAMDANE B.