Résumé : Aïssa se rendit chez Daouia qui le reçoit malgré sa peine... Il joue avec son petit garçon tout en tentant de la consoler... Ali avait pris froid, et avait besoin de soins, mais elle s'obstinait à refuser son hospitalisation. Amar de son côté essaye de la raisonner... Il voulait tant soulager sa peine. Elle prend les billets et lui embrasse la main : -Nous n'avons que Dieu et toi Si Amar... -Dieu est grand... Bientôt Ali sera sur pied, et tu nous prépareras de succulents beignets. -Que Dieu t'entende. Que Dieu t'entende... Elle refoule ses larmes et propose un café que Amar refuse : -Je reviendrai dans la soirée. Si tu as besoin de quelque chose, n'hésite pas à taper à notre porte... Dans la soirée, Ali était au plus mal... Amar appelle en urgence un médecin, qui de son côté appelle une ambulance... On transporte le malade dans un hôpital de la ville, où il sera pris rapidement en charge... Un pneumologue confirme le diagnostic déjà fait par d'autres médecins avant lui : Ali souffrait d'un kyste au poumon gauche, et on devrait l'opérer immédiatement...Certes, l'opération est délicate, mais c'était la dernière carte qu'on allait jouer... Le pauvre homme, qui n'avait plus que la peau sur les os, souffrait en silence, et on savait que si on ne tentait rien, il ne survivra pas à son mal... Cependant, comme l'hôpital ne disposait pas des moyens indispensables à une telle chirurgie, on orientera Amar vers une clinique privée... Sans plus attendre, ce dernier prend les devants, et se présente à l'établissement indiqué pour les formalités requises... Ali est opéré quelques heures plus tard... Les chirurgiens qui l'avaient pris en charge étaient pessimistes pour la plupart... Cependant, le vieux berger était bien plus robuste qu'on ne le pensait... Au petit matin, alors que Amar somnolait sur une chaise dans la salle d'attente, quelqu'un vint le réveiller pour lui annoncer qu'Ali avait très bien supporté l'opération, et que, si Dieu le permettait, dans quelques jours, il sera sur pied. Amar sentit ses yeux s'humidifier... Son cœur fait un bond dans sa poitrine... Il serre la main du médecin qui venait de lui annoncer cette merveilleuse nouvelle, et s'empresse de retourner au village pour retrouver Daouia et la rassurer. Cette dernière, ne croyant pas trop ce qu'elle entendait, pleurait sans arrêt : -Voyons Daouia... pourquoi toutes ces larmes...Je viens de t'apprendre que ton vieux mari va encore te pourrir la vie durant de longues années, et tu ne trouves rien à me dire... Me crois-tu au moins ? Elle renifle et essuit ses larmes avec un pan de son foulard : -Je te crois, Si Amar... Que Dieu t'accorde le Paradis à toi et à ta descendance... Je pleure de joie, figure-toi. Je ne croyais pas trop à cette intervention dont tous les médecins ne cessaient de parler... C'était pour moi juste un subterfuge pour me préparer à accepter son départ vers l'au-delà... -Voyons Daouia... personne ne peut prédire la mort... Les médecins ne t'ont pas menti... Ils savaient qu'Ali n'avait qu'une seule chance de survivre... Cette chance nous l'avons tentée, et grâce à Dieu, dans quelques jours, ton Ali te reviendra aussi vigoureux qu'autrefois... Remercie plutôt le Créateur de lui avoir permis de prolonger son séjour parmi nous. Elle renifle encore et lance d'une voix nouée par l'émotion : -Je n'ai cessé de l'implorer pour la guérison de mon pauvre mari... Maintenant, puisque tu dis que tout est rentré dans l'ordre, je ne pourrai que lui rendre grâce. -Alors fini les larmes... Prépare-moi plutôt un café fort, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit... Elle se relève promptement : -Oh ! Comme je suis confuse. Tu te donnes tant de mal pour nous Si Amar, et je te reçois comme une ingrate... Pardonne-moi mon frère. Pardonne-moi... -Ne dis pas de sottises, Daouia... tu viens de traverser de rudes épreuves... Tout à l'heure, je redescendrai en ville pour prendre des nouvelles de notre malade. Meriem et Taos voudront sûrement m'accompagner, et je suis certain que tu n'attends qu'un geste de moi pour venir toi aussi... -Oui... Oh oui ! Bien sûr que je vais vous accompagner. Et comment donc ! C'est bien de mon mari qu'il s'agit... n'est-ce pas ? Amar ébauche un sourire : -Oui Daouia... Je suis certain qu'Ali sera heureux de te revoir... (À suivre) Y. H.