Pour une meilleure prise en charge et une modernisation de la prévention et la sécurité routière, un nouvel organisme est appelé à voir le jour à la lumière de la révision en cours de la législation relative à ce secteur. Selon Ahmed Naït El Hocine, chargé des activités au Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), qui était hier l'invité du Forum El Moudjahid, cette nouvelle structure, appelé « Délégation nationale de la sécurité routière », aura des prolongements dans toutes les wilayas et communes pour « veiller à l'application » de la réglementation de ce domaine. Le « coût humain » des accidents de la route nécessite, a ajouté M. Naït El Hocine, une prise en « charge horizontale » de la problématique. L'invité a donné quelques chiffres montrant l'ampleur du drame, même si, pour 2015, le nombre d'accidents et de morts est en « léger recul ». « C'est, en moyenne, 4000 morts et des dizaines de milliers de blessés chaque année », dit-il. Selon les chiffres avancés, en 2015, les accidents de la circulation ont fait 4.610 morts et 55.994 blessés, contre 4.812 morts et 65.263 blessés en 2014, soit une baisse de l'ordre de 4,2% pour les décès et de 14,2% pour les blessés. Les jeunes représentent une bonne partie des morts. Ainsi, en 2014, la proportion des jeunes de 10 à 30 ans était de 34%, augmentant à 41% en 2015, selon l'orateur. A ces pertes en vie humaines, M. Naït El Hocine insiste sur le « coût humain des blessés ». « Les accidents de la route provoquent aussi des pertes d'emploi, des handicaps à vie et des interruption de scolarité et des drames familiaux », ajoute-t-il. Une «Délégation nationale» A propos de la nouvelle organisation institutionnelle, la «Délégation nationale de la sécurité routière» sera appelée à remplacer le CNPSR dont les statuts « ne permettent pas d'intervenir » sur le terrain, explique l'orateur. La future structure apportera de « l'horizontalité » pour mieux intervenir sur le terrain, plaide M. Naït El Hocine qui situe l'intervention de la Délégation selon plusieurs axes. Il s'agit de : la « communication » puisque la Délégation comptera des « intervenants de l'ensemble des secteurs concernés » ; l'application de la législation qui « doit constituer la référence » ; et le « contrôle et surveillance » accrus grâce notamment à l'avènement d'un fichier national des permis de conduire et celui des infractions au code de la route, « nécessaires avant le lancement du permis à points ». L'intervenant a également plaidé pour une « modernisation du système d'examen du permis de conduire » et « l'introduction des nouvelles technologies» pour «éviter l'intervention du facteur humain dans l'évaluation» des candidats au permis de conduire.