RESUMé : Karima part à Bouira. Elle n'a pas pu joindre Yanis. Elle est inquiète. Elle craint qu'il y ait eu un imprévu. Mais voilà un petit soulagement, Yanis l'appelle enfin… - C'est maintenant que tu penses à m'appeler ? lui dit-elle. J'étais morte d'inquiétude, Yanis. Ce dernier tente de s'expliquer : - J'étais encore au village. Tu sais, là-bas, il n'y a pas de réseau. Et puis, je ne m'attendais pas à ce que tu sois déjà en route, dit-il. Tu viens comment ? - Par bus, répond-elle. Est-ce que tu aurais autre chose à faire ? - Non. aujourd'hui, je serai tout à toi. Tu penses arriver vers quelle heure à Bouira ? - Dans moins d'une heure. - Alors, à tout à l'heure ! Je t'attendrai au terminus. Karima a le cœur qui bat à tout rompre tant elle est heureuse. Elle a l'impression qu'une chape de plomb lui a été retirée de la poitrine. Pendant un moment, elle a cru que leur rendez-vous allait être reporté. - ça va mieux ? lui demande la dame. - Oui, merci. Karima aura à la supporter durant tout le trajet. Elle lui parlera de ses enfants qu'elle avait confiés à sa mère et qu'elle allait récupérer avant que le temps n'empire. - Pourquoi ? Qu'est-ce qui va tomber du ciel ? - De la neige. Normalement, il va en tomber en milieu de la journée, lui dit la dame. Je ne vais pas tarder à rentrer. Et Karima n'a aucune envie de penser à son retour mais uniquement au temps qu'elle va passer avec Yanis. D'ailleurs, le voilà près des arrêts. Il lui fait un signe. Elle lui répond avec un large sourire alors qu'elle attend que le bus s'arrête pour descendre. Moins de cinq minutes après, ils sont ensemble. Ils ne peuvent pas se promener. Il fait si froid. Karima grelotte. Elle ne refuse pas son invitation d'aller dans un salon de thé. À l'intérieur, il fait si bon. Ils s'installent dans le fond après s'être débarrassés de leurs manteaux. Pour ne pas être dérangés, ils éteignent leurs portables. Yanis ne la quitte plus des yeux. Il pose sa main sur la sienne. - Enfin seuls. Je n'y crois plus. Comment ça se passe chez toi ? - Ce n'est pas gai, répond-elle. Surtout quand mes frères s'en mêlent. Je me demande ce que je leur raconterai ce soir, si je dois raconter au détail près “l'entretien que je dois passer”. - Tu dois rentrer vers quelle heure ? - Avant la fin de l'après-midi, lui dit-elle. Nous avons quelques heures pour discuter. - Tu m'as manqué, murmure Yanis. Il n'y a pas un seul instant qui passe sans que je pense à toi. Depuis que je te connais, la vie me semble différente. - Tu exagères, réplique-t-elle en rougissant légèrement. - Non, je crois même que je ne peux pas me passer de toi, insiste-t-il. Je voudrais faire ma vie avec toi. Je t'aime Karima. Mais toi… dis-moi ? - Tu tiens vraiment à le savoir ? Pourquoi ? - Parce que si c'est réciproque, on pourra faire des projets. Le mot “projet” lui donne une vision d'elle en robe de mariée, accrochée à son bras. Se pourrait-il que ce soit lui l'homme de sa vie ? - Tu comprends ? demande Yanis. Tu penses pouvoir me supporter toute la vie ? - Tu as des défauts, de mauvaises manières cachées ? - En acceptant, tu auras toute la vie pour les découvrir, rétorque le jeune homme. Alors, c'est pour la vie ou ça finit aujourd'hui ? Karima ne répond pas tout de suite. Elle s'est rappelée le mauvais rêve de la veille. Etait-ce un signe ? Mais comment savoir s'il est bon ou mauvais ? Pour en savoir plus, elle décide d'appeller un ami qui pourra lui en dire beaucoup sur son rêve. (À suivre) A. K. [email protected]