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Pris dans la tempête
Publié dans Liberté le 28 - 02 - 2005

RESUME : Bouira est sous la neige. Karima est angoissée à l'idée de ne pas pouvoir rentrer. Même s'ils arrivent à trouver un taxi, il ne les emmènera pas très loin. Ils devront partir à pied…
-Depuis quand on marche ? Yanis sort son portable et constate que cela fait deux heures qu'ils sont en route, comme bien d'autres villageois qui tiennent à rentrer chez eux, avant la tombée de la nuit. Ils s'étaient mis en route après avoir mis de nouvelles chaussettes et des sachets par dessus. Yanis avait aussi acheté des cache-nez et des bonnets, en plus d'un parapluie. Mais ce n'était pas suffisant. Le vent est glacial, il les empêche d'aller plus vite. Il y a plus de vingt centimètres de neige. À ce rythme, la nuit allait les surprendre. La neige a assombri le ciel. Yanis s'efforce de ne pas montrer son inquiétude.
- Il est presque deux heures et demi. Tu es fatiguée ?
- Oui, et j'ai la poitrine en feu. Je n'ai pas l'habitude de marcher autant, confie-t-elle. Si ce n'est par peur, je ne ferais pas un pas de plus.
- On y arrivera à temps.
- J'ai du mal à te croire, réplique-t-elle.
- Si tu es à bout, on fera une pause chez ma tante, propose-t-il. Elle est adorable, quand elle le veut.
- Et que vas-tu dire pour expliquer ma présence ?
- Que le bus ne peut plus avancer et que tu as pris le risque de rentrer à pied, à Haïzer. Enfin, si je ne lui dis pas la vérité, lui répond-il. Elle pourrait te couvrir auprès de ta famille.
- Elle leur dira quoi ?
Le jeune homme ne sait pas encore mais, d'ici là, ils trouveront un prétexte. Sa tante Hadda pouvait se montrer très compréhensive et tolérante quand elle le voulait.
Le rideau de neige s'épaissit de plus en plus. Le temps passe sans qu'ils n'aient vraiment avancé.
- La maison de ma tante n'est pas loin. Si tu veux, on va chez elle, propose-t-il.
- Non. Non.
- On n'y arrivera pas. Si on poursuit à ce rythme, on ne parviendra pas à destination et on ne pourra pas revenir en arrière, insiste Yanis. Autant s'arrêter maintenant. Après, on appellera ta famille pour la mettre au courant.
- C'est l'horreur ! soupire-t-elle, en pleurant. C'est loin d'ici ?
- Il faudra prendre la pente, après le virage. On ne voit que les tuiles depuis la route.
-Main dans la main, ils continuent le chemin. Mais une fois arrivés à la pente montante, elle demande de s'arrêter un moment, pour reprendre son souffle. Yanis décide de poursuivre. Il fait si sombre qu'il s'aventure au hasard.
- Je passe devant, pour que tu puisses me suivre. Ne quitte pas mes empreintes. Karima, qui refuse de se reposer seule, le suit, les yeux aveuglés par les larmes. Elle est si fatiguée et ses pieds sont si gelés qu'elle perd l'équilibre et trébuche.
- Aïe, ma cheville, Yanis. Ce dernier revient vite sur ses pas et l'aide à se relever, alors qu'elle ne cesse de geindre de douleur.
- C'est de ta faute, lui reproche-t-elle. Tu aurais dû m'attendre.
- Oui, je sais. Tout est de ma faute. Appuie-toi sur moi. Fais un effort.
Chaque pas est accompagné d'un cri de douleur. Au prix de bien des souffrances, ils arrivent, enfin, chez sa tante Hadda. Il sonne plusieurs fois et quand elle leur ouvre, elle est surprise de les découvrir sur le seuil de la porte.
- Yanis, mai que fais-tu ici ? Et qui est cette demoiselle ?
- Ma tante, aide-moi. Je l'ai trouvée sur le bord de la route. La pauvre a une entorse ou une fracture, dit-il. Je ne pouvais pas l'abandonner.
Sa tante se presse de prendre la relève et passe le bras de Karima sur son épaule. Yanis, sous son cache-nez, a un sourire, soulagée qu'elle ait cru à son mensonge.
(À suivre)
A. K.
[email protected]


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