RESUME : Le temps a vite passé. Karima et Yanis se sentent bien dans ce salon, lieu préféré des amoureux. Ils seraient restés déjeuner si Karima ne s'était pas rendue compte du mauvais temps qu'il faisait dehors. Si la neige continue de tomber, elle ne pourra jamais rentrer… -Je ne pourrai jamais rentrer à Aït Laâziz. Nous allons passer la journée à faire un bonhomme de neige et même une compagne, comme ça, il ne sera pas jaloux de moi ! plaisante Yanis, en la prenant par le bras. Karima sourit ! Ce n'est pas la fin du monde si on se retrouvent coincés ici ! Il ne pouvait pas mieux nous arriver. La jeune fille n'a aucune envie de plaisanter et lui donne un coup dans les côtes. - Comment peux-tu plaisanter alors que moi, je meurs de peur et d'inquiétude ? Tu sais ce qui va m'arriverait si je ne serais pas rentrée à temps ? Mes frères vont… - Te décapiter, termine Yanis à sa place. Mais comment peux-tu croire que ton sort m'indiffère ? Je ne pense qu'à toi et ça ne me fait pas peur d'affronter tes frères. À tout casser, je vais me bagarrer avec eux. - Cela compliquera davantage la situation. Après, tu ne pourras pas me demander en mariage, dit la jeune fille. Ils sont rancuniers. - Ils me respecteront, parce que je leur aurais tenu tête. Tu verras, tout se passera bien. Karima voudrait bien le croire, mais la neige continue de tomber et à gros flocons. - Arrêtons un taxi, dit-elle. Il faut que je rentre Yanis. Tous deux tentent d'en trouver un. Après quelques minutes de marche, ils tombent sur un clandestin à qui Yanis demande de les emmener à Haïzer. - Si c'est une course, lui dit le chauffeur clandestin. Ce sera cinq cent dinars. Yanis est d'accord. Karima s'installe à l'arrière et elle est surprise qu'il en fasse autant. - Vu le temps, tu devrais rentrer chez-toi, lui murmure-t-elle. Maintenant que j'ai trouvé un taxi, tu n'as plus de soucis à te faire. - Non, je viens avec toi. Si le mauvais temps persiste, j'irais chez ma tante. Elle vit à quelques kilomètres de Haïzer. c'est sur le chemin, lui apprend-il. Je te montrerais sa maison. Yanis se tait et écoute le chauffeur maudire le mauvais temps. La voiture n'avance pas vite et, parfois, elle sort de la route, lentement mais sûrement, au point de les affoler. - La couche de neige est trop épaisse. On ne pourra jamais aller à Haïzer. Les routes sont mauvaises et, avec la neige, cela n'arrange rien. Ça glisse. C'est dangereux. En regardant autour d'eux, Karima et Yanis se rendent compte qu'il est rare de voir une voiture passer. Les fourgons se sont garés, refusant de prendre le risque de se renverser. - Les passagers descendent et partent à pied. - Vous devriez faire comme eux, leur suggère le taxieur qui les a pris pour un jeune couple. En partant maintenant, vous arriverez avant la tombée de la nuit. Bon courage. - Ils descendent de la voiture. Karima se sent prise au piège. Même en partant à pied, elle n'arrivera jamais chez elle. Et il fait si froid. - Allons acheter des sachets et de grosses chaussettes, décide Yanis. Un parapluie aussi. - Tu crois qu'on arrivera à rentrer ? - Est-ce que marcher en ma compagnie te déplaît ? l'interroge-t-il. - Non, ce n'est pas ça. Yanis, le temps empire. S'il continue de neiger, on n'arrivera jamais à Haïzer, murmure-t-elle. Je regrette d'être venue. Je n'aurais pas dû. - Les regrets ne servent à rien, rétorque-t-il. Allons acheter ce dont on a besoin pour nous préserver du froid. Et puis, à tout casser, on ira chez ma tante. Tu feras sa connaissance. - Mais moi, je veux rentrer chez-moi . - Alors, suis-moi ! (À suivre) A. K. [email protected]