Dans son rapport sur l'économie algérienne publié le 15 février dernier, suite aux dernières consultations au titre de l'article IV de ses statuts, dont les conclusions ont été approuvées le 12 janvier dernier par le conseil exécutif du FMI, le fonds monétaire international suggère au gouvernement algérien “d'économiser une partie des richesses des hydrocarbures pour les futures générations”. Le FMI encourage les autorités à placer la gestion fiscale du revenu des hydrocarbures dans un cadre à long terme. Le Fonds monétaire international, tout en reconnaissant que la richesse des hydrocarbures fournit les moyens de soutenir le développement économique et social, estime, tout de même, qu'elle impose des défis en terme de politique macroéconomique. Pour plus de transparence dans la gestion des recettes des hydrocarbures, le FMI suggère au gouvernement de revoir le rôle et les procédures du Fonds de régulation des recettes. Il recommande que les revenus des hydrocarbures accumulés dans le Fonds de régulation des recettes (RR) soient employés uniquement pour financer le déficit primaire hors hydrocarbures et pour rembourser la dette publique. Les experts du FMI suggèrent l'idée de transformer le Fonds de régulation des recettes en compte, qui sera entièrement intégré dans le budget de l'Etat. Le FMI affirme qu'aussi longtemps que les prix du pétrole demeurent hauts, les dépôts de la compagnie d'Etat des hydrocarbures (Sonatrach) alimenteront la liquidité excessive dans le système bancaire, “constituant, de ce fait, une menace potentielle à la stabilité macroéconomique”. Le FMI affirme que “les autorités ne se sont jamais inquiétées de l'augmentation de la liquidité résultant des grands dépôts de Sonatrach” à la BEA. Du coup, il propose qu'une partie des ressources de la Sonatrach, celle non nécessaire à ses opérations d'investissement, soit déposée dans un compte producteur d'intérêts à la Banque d'Algérie. Le cadre fiscal à long terme proposé par le FMI vise à préserver les ressources des hydrocarbures comme cela a été fait en Azerbaïdjan et au Kazakhstan. M. R.