Les entretiens porteront sur l'évolution de l'économie nationale et l'apport du fonds pour relancer la croissance économique. Le directeur du Fond monétaire international (FMI), M.Rodrigo de Rato, effectuera aujourd'hui à Alger, une visite de travail à l'invitation des pouvoirs publics. Le directeur du FMI abordera lors de cette visite, la première depuis sa nomination, avec les hautes autorités du pays les développements économiques récents. Les questions relatives à l'économie mondiale et régionale seront également au centre des entretiens. M.Rodrigo de Rato profitera de cette occasion pour écouter les points de vue des autorités algériennes sur le rôle du FMI dans ce contexte. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), M.Rodrigo De Rato, était, hier, l'invité du Maroc, première étape d'une tournée maghrébine (28 février-3 mars) qui le conduira ensuite en Tunisie. Le nouveau directeur général du FMI, ancien ministre espagnol des Finances sous le gouvernement Aznar, aurait des entretiens notamment avec le chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia et le ministre des Finances, M. Abdelatif Benachenhou, sur l'évolution de l'économie nationale et l'apport du fonds pour relancer la croissance économique. La dette extérieure algérienne et sa reconversion auront également une place privilégiée au cours de ces entretiens. Selon le dernier rapport des experts du FMI sur l'économie algérienne, la nouvelle politique économique initiée par le gouvernement est en bonne voie. Le FMI avait également exhorté les pouvoirs publics à mettre à profit le climat économique mondial favorable, pour consolider la stabilité macroéconomique et du coup réduire le chômage. Pour réaliser ces nouveaux défis, le FMI estimait que «les grands défis résident dans l'accélération du passage de l'économie étatique à une économie de marché». Pour cela, le FMI prône la diversification des ressources économiques tout en établissant une structure chargée de la gestion des ressources en hydrocarbures. Le constat des experts du FMI relève un faible taux de croissance pour réduire le taux de chômage, une croissance intermittente en raison d'une forte dépendance des hydrocarbures alors que l'investissement est bloqué par les lenteurs administratives et les règlements encombrants. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) devrait «reculer à 5,5 % en 2004 contre 7% en 2003» en raison du ralentissement, de l'expansion du secteur des hydrocarbures. Cependant et en raison de ce ralentissement «le taux de chômage en Algérie devrait rester élevé» selon les estimations du FMI. Pour surmonter ces défis, «l'Algérie se doit d'accélérer la mise en oeuvre de réformes structurelles, avec l'accent en renforcement du secteur financier, la création d'un environnement d'affaires contribuant à l'investissement privé et l'augmentation de la compétitivité et de l'élasticité de l'économie» préconise le rapport. Par ailleurs, dans son rapport sur l'économie algérienne publié le 15 février dernier suite aux dernières consultations au titre de l'article IV de ses statuts, dont les conclusions ont été approuvées le 12 janvier dernier par le conseil exécutif, le FMI avait reconnu que les élections présidentielles du 8 avril 2004 devraient favoriser l'accélération des réformes structurelles. Néanmoins, en dépit du progrès réalisé dans la transition vers l'économie de marché, le FMI déplore qu'en matière de corruption, de stabilité politique, d'application des lois et règlements de l'efficience du gouvernement, l'Algérie est en net recul par rapport à la moyenne de la région MENA. Du coup, le FMI appelle au renforcement de l'administration douanière et à la simplification des procédures pour combattre plus efficacement la corruption et faire face à la contrebande. Dans le même sillage, le FMI recommande une plus grande transparence dans la gestion des recettes pétrolières. Afin d'assurer un programme d'investissement public de haute qualité, le FMI recommande que le gouvernement entreprenne une révision des dépenses publiques. Dans ce sens et toujours selon le même document, le gouvernement prévoit de réduire la masse globale des salaires, qui est actuellement à 50% des dépenses courantes, de poursuivre la gestion active de la dette publique (conversion ou remboursement) et de réduire graduellement les subventions des prix administrés sur l'eau, l'électricité et les produits dérivés des hydrocarbures. Ce qui veut dire, qu'après les carburants, les prix de l'eau et de l'électricité vont augmenter à moyen terme.