Si les directions successives du Front de libération nationale, (FLN), ont presque toutes eu à gérer, par le passé, des crises internes, jamais un secrétaire général du parti n'a été aussi contesté que l'est actuellement Amar Saâdani. Ce dernier l'est non point seulement par les militants encartés du parti, mais aussi par d'anciens moudjahidine qui n'auront pas à rougir à se réclamer comme d'authentiques militants du FLN, du moins dans le passé. C'est ce que vient de faire le "groupe des 14", anciens membres de l'Armée de libération nationale. Ce groupe a apporté de l'eau au moulin des redresseurs dans ses différentes ailes. La sortie de ces moudjahidine est "saluée" par les membres de la commission nationale dite pour "le redressement de la ligne du FLN", installée le 18 juillet dernier à Alger et présentée par d'anciens cadres du parti dont l'ancien membre du bureau politique sous l'ère d'Abdelaziz Belkhadem et ancien chef du groupe parlementaire du parti, Layachi Daâdoua. "L'action des quatorze moudjahidine, que nous soutenons au passage, renforce notre détermination à poursuivre notre mobilisation jusqu'à la déchéance de l'actuel secrétaire général arrivé illégitimement à la tête du parti. Nous renouvelons ainsi notre appel au président de la République et président du parti, Abdelaziz Bouteflika, pour écarter de quelque manière qu'il voudra, Amar Saâdani du poste de secrétaire général du parti. Il y va du devenir du parti !", insiste Layachi Daâdoua que nous avons contacté hier. L'action du "groupe des 14" a-t-elle fait l'objet d'une discussion avec les redresseurs ? "À aucun moment", répond notre interlocuteur pour qui la démarche entreprise par ces derniers confirme, si besoin est, "la réalité que Saâdani est largement contesté". M. Daâdoua nie, par ailleurs, l'existence de rencontres entre les animateurs des différentes ailes de redresseurs. Cela ne l'empêche pas de saluer les actions que mènent "séparément" les différentes parties tant que, dit-il, elles ont toutes le même objectif, à savoir l'éviction d'Amar Saâdani et de la direction. Pour Layachi Daâdoua, c'est même une condition sine qua non pour que le FLN reste la première force politique du pays, notamment à l'approche des élections législatives prévues pour l'année prochaine. À défaut, c'est-à-dire sans l'écartement de Saâdani, menace M. Daâdoua, "le FLN perdra à coup sûr le pari". Existe-t-il un clan au pouvoir qui mènerait le front anti-Saâdani ? Pour Layachi Daâdoua, la mobilisation serait "spontanée et exclusivement menée par les militants dévoués et jaloux de leur parti qu'ils veulent remettre sur les bons rails". Comme le "groupe des 14", le porte-parole de la commission de redressement de la ligne du parti ne manque pas de vilipender, une fois de plus, Amar Saâdani qu'il accuse de "servir les intérêts d'un groupe d'affairistes qui l'entoure et jamais ceux du parti, encore moins l'intérêt du pays". Farid Abdeladim