Le wali de Béjaïa, Ouled Salah Zitouni, a procédé, jeudi dernier, à l'inauguration de la liaison ferroviaire entre le port de Béjaïa et la zone logistique extraportuaire de Tixter (Bordj Bou-Arréridj). Le départ du premier train de marchandises s'est déroulé en présence des autorités portuaires, des cadres de la wilaya, dont les directeurs des exécutifs concernés et des élus. Mais cette nouvelle ligne régulière n'a pas fait que des heureux. Elle va laisser sur le carreau les transporteurs de marchandises conventionnés avec l'entreprise portuaire ; un manque à gagner, qui va les contraindre à une reconversion forcée ou à s'adapter à cette évolution économique, qu'ils n'ont pas vu venir alors que le projet est en cours depuis des années. D'où le recours à la grève. En effet, après une semaine de grève, les transporteurs de marchandises conventionnés avec le port de Béjaïa sont montés au créneau, mercredi, en procédant à la fermeture de la RN9 au pont Scala. Motif de leur colère : une décision émanant des autorités pour la suppression du port sec d'Aboudaou, faisant office auparavant d'espace d'entreposage des marchandises. Leur crainte s'est exacerbée suite à une information faisant état du transfert de leur activité vers la zone logistique extraportuaire de Tixter dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Une solution qui ne peut, selon eux, que rendre le transport de plus en plus difficile. À noter, que le port de Béjaïa, l'un des plus importants en termes de trafic de marchandises après Alger, a reçu dernièrement beaucoup de bateaux, ce qui a créé une saturation des aires d'entreposage. La mise en service de la nouvelle liaison ferroviaire vers le port sec de Tixter, offre "un large choix de solutions répondant à toutes les problématiques de transport et de logistique, notamment en matière de massification des transferts des marchandises, l'intermodalité et multimodalité, permettant l'optimisation des flux de fret". Mieux encore, les autorités portuaires n'auront pas à réguler le flux incessant de camions de gros tonnage qui rend les routes impraticables. Et les solutions préconisées ne visent qu'à assurer une prise en charge complète et rapide des marchandises et une meilleure sécurité sur les routes. Il faut aussi rappeler que les usagers de la route, surtout les RN9, 12 ou 26, avaient appelé de leurs vœux que le transport de marchandises soit effectué par voie ferroviaire pour ne plus avoir à subir les semi-remorques ou les gros tonnages pendant des kilomètres. M. Ouyougoute/H. K.