Dans pratiquement tous les hôpitaux du pays, les scanners acquis à coup de milliards ne servent pratiquement à rien. Le cas du scanner de l'hôpital Krim-Belkacem de Draâ El-Mizan (40 km au sud de Tizi Ouzou) est édifiant à plus d'un titre. Après que la direction de cet établissement public de santé d'une capacité de 240 lits ait fourni des efforts pour aménager un espace qui devrait accueillir cet équipement ô combien indispensable pour toute cette région qui compte de nombreuses familles démunies qui viennent non seulement du versant sud de la wilaya mais aussi des wilayas limitrophes de Bouira et de Boumerdès, les patients sont malheureusement souvent ballotés entre un laboratoire et un autre. Et pour cause, selon une source proche de cet hôpital aucun radiologue n'est affecté pour le moment à des fins de manipulation. C'est ainsi que les patients nécessitant des examens d'imagerie médicale parfois urgents sont orientés au quotidien vers les établissements privés, les obligeant à payer rubis sur l'ongle des factures salées en ces temps de vaches maigres. Le constat est le même pour les examens d'échographie. "Je souffre de douleurs abdominales. La seule recommandation que vient de me faire le médecin de garde est d'aller faire une échographie chez le privé", fulmine ce patient accosté devant les services des urgences. Finalement, les citoyens se demandent à quoi servent alors tous ces appareils pour lesquels les responsables du secteur de la santé et de la réforme hospitalière font de la publicité pour rien ? O. Ghilès
