Profitant de cette période de vacances où plusieurs familles émigrées – vivant à l'étranger ou dans d'autres régions du pays – reviennent au pays pour se ressourcer et se détendre, bon nombre de jeunes chômeurs se créent des activités, certes saisonnières, mais fort lucratives, qui leur permettent d'avoir un modeste pécule. Le commerce des figues de Barbarie est juteux, et certains jeunes se frottent les mains. Un panier bien plein est cédé à 300 DA, et l'unité à 10 DA. En effet, ils sont nombreux ces adolescents qui envahissent les bords des routes nationales pour proposer leur marchandise, à savoir des fruits de saison, aux passagers venant de différentes régions, qui raffolent de ces produits du terroir. Si en hiver ces jeunes débrouillards descendent au bord de la RN 26 pour exhiber des grappes de grives, en été ils proposent à leur clientèle des fruits fraîchement cueillis dans les vergers de la vallée de la Soummam. Ces derniers regorgent d'une vaste étendue de ce fruit comestible, et il suffit de s'armer de patience et d'une bonne volonté pour s'en approvisionner, tôt le matin de préférence, afin d'éviter ses épines tout en profitant de la fraîcheur matinale. Ces commerçants d'occasion choisissent souvent les routes où le trafic routier est dense pour pouvoir attirer les automobilistes. Profitant de cette période de vacances où plusieurs familles émigrées – vivant à l'étranger ou dans d'autres régions du pays – reviennent au pays pour se ressourcer et se détendre, bon nombre de jeunes chômeurs se créent des activités, certes saisonnières, mais fort lucratives, qui leur permettent d'avoir un modeste pécule. "Je parviens à amasser une belle somme d'argent en fin de saison. Ça me permet de couvrir mes frais de scolarité et de m'acheter quelques fringues", nous dira un jeune vendeur. Selon certains jeunes vendeurs que nous avons rencontrés entre les localités d'Ouzellaguen, Takrietz et Sidi Aïch, en cette journée du mois d'août, le fruit le plus prisé durant la saison estivale est la figue de Barbarie. Ce dernier, appelé communément "thakermousth" en Kabylie, est réellement très apprécié par les consommateurs qui lui décernent volontiers la palme de dessert phare, eu égard à sa saveur rafraîchissante, voire désaltérante. Néanmoins, sa cueillette n'est pas une sinécure. À vrai dire, les conditions dans lesquelles travaillent ces jeunes sont loin d'être enviables. "Il faut se réveiller très tôt pour quitter son domicile vers l'aube. Ensuite, il faudra prendre le chemin de l'oued Soummam à la recherche des plantations aux fruits mûrs. Sur les lieux, plusieurs précautions devront être prises : ne pas se faire piquer par les épines de ces cactus charriées par les rafales de vent, éviter le risque d'être surpris par un éventuel fermier se revendiquant propriétaire des lieux et, surtout, achever la collecte avant que les premiers coups de chaleur ne pointent à l'horizon", témoigne Salim, un adolescent de Takrietz, visiblement bien rodé à ce genre d'activités. Un commerce qui, durant un mois, rend service et sourit à des centaines de chômeurs en quête d'un job. A. HAMMOUCHE