Quelque 110 000 personnes ont fui le Soudan du Sud et se sont réfugiées en Ouganda depuis le début de l'année, la plupart à cause des combats qui ont repris le mois dernier, a annoncé hier l'ONU. Le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est dit "extrêmement inquiet" de la rapidité avec laquelle se développent ces déplacements de population, en soulignant les difficultés que cela représente pour les pays voisins du Soudan du Sud et les agences humanitaires. Environ 82 000 de ces réfugiés sont arrivés au cours des cinq dernières semaines, a indiqué le HCR. Ils ont fui les combats meurtriers qui ont opposé les troupes du président Salva Kiir et les forces loyales au vice-président, l'ex-rebelle Riek Machar. Un autre mouvement de migration de 100 000 Soudanais du Sud vers le Nord est intervenu au début de l'année, mais il était en partie motivé par des problèmes de nourriture. En tout, plus de 2,5 millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer depuis l'éclatement du conflit au Soudan du Sud en décembre 2013, parmi lesquelles 930 000 se sont réfugiées dans des pays voisins, a rappelé le HCR. "Ce qui se passe aujourd'hui au Soudan du Sud est la quatrième plus grande crise de réfugiés au monde" après la Syrie, l'Afghanistan et la Somalie, a déclaré aux journalistes le porte-parole du HCR, Adrian Edwards. Ceux qui ont fui vers l'Ouganda au cours des dernières semaines – 90% de femmes et d'enfants – ont déclaré avoir été victimes de vols et de violences sexuelles, selon le HCR. "Des groupes armés sont également accusés d'enlever des enfants de 12 ans et plus dans les écoles", a ajouté l'agence de l'ONU dans un communiqué. L'Ouganda, qui a longtemps été une terre d'accueil pour les réfugiés du Soudan du Sud, s'active pour agrandir les camps et les centres d'hébergement près de la frontière. Mais certains sites accueillent déjà cinq fois plus de personnes que leur capacité. R. I./Agences