Le Parti des travailleurs (PT) a organisé ce week-end la conférence nationale des commissions ouvrières, élargie aux représentants des wilayas, au centre familial des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda. Dans son discours de clôture, Mme Louisa Hanoune a abordé, hier, différents sujets d'actualité en insistant sur les actions qui seront menées prochainement par sa formation pour contrer les “nouvelles orientations économiques”. La secrétaire générale du PT s'est élevée contre la privatisation des entreprises publiques et l'actuel avant-projet sur les hydrocarbures, qualifiant ces textes de “catastrophe” pour l'Algérie. Selon elle, la privatisation se présente comme “le bradage” des entités économiques, y compris les sociétés publiques qui se portent bien. Mme Hanoune a parlé de “prête-noms qui soumissionnent pour des étrangers”, de “chantages” exercés sur les salariés, de l'absence de “garanties “ pour ces derniers et des “drames” induits par les nouveaux choix économiques. “Le chef de l'Etat a dit que cette politique nous est imposée de l'étranger (…). Au moins, il a dit la vérité”, a déclaré la responsable du PT en ajoutant : “Nous lui disons : nous voulons résister. Ce n'est pas une fatalité.” Le Parti des travailleurs est revenu sur sa fameuse idée de “campagne nationale”, qui comprendra “un travail d'explication, d'éducation, de mobilisation” sur le terrain et qui durera plusieurs mois. D'après Mme Hanoune, des rencontres régionales sont prévues à l'occasion de la journée du 8 Mars sous les slogans de la “défense de la nation”, de la “défense des femmes travailleuses” et des femmes en général, dont les Irakiennes. “Il ne peut y avoir d'égalité de sexes s'il n'y a pas de droits politiques et économiques”, a affirmé le numéro un du PT, non sans noter plus tard que le code de la famille n'a pas connu de “vraie révision”. “La femme n'est toujours pas considérée comme une citoyenne à part entière”, a révélé Mme Hanoune. Cette dernière a également plaidé pour le règlement du dossier des disparus et de l'emprisonnement des journalistes, ainsi que celui de la Kabylie qui sont utilisés comme des “moyens de pressions” extérieures. Elle a en outre fait part de la circulation prochaine d'une pétition portant “serment du 24 février 2005”, pour exiger le retrait du “projet de dénationalisation-privatisation des hydrocarbures”, l'annulation des “décisions de cession des entreprises et services publics” et la “confirmation de la souveraineté nationale”. Dans le cadre de sa campagne, le PT a aussi prévu d'organiser des rencontres, des assemblées générales, en vue de préparer “un regroupement national” et débattre des orientations économiques. Ce parti compte également participer à la conférence mondiale sur l'entente, qui se tiendra du 17 au 20 mars prochain à Madrid. Selon Louisa Hanoune, le PT se dotera en décembre 2005 d'une “organisation de femmes”. Enfin, la responsable de cette formation a critiqué la Centrale syndicale de l'UGTA, estimant qu'elle n'a pas “les prérogatives” pour se prononcer sur la propriété collective, qui appartient à tous les Algériens. “La direction de l'UGTA doit prendre ses responsabilités, mais nous savons que l'UGTA, en tant que syndicat, a émis des réserves sur la privatisation et le projet sur les hydrocarbures, qui n'ont pas été divulguées”, a-t-elle soutenu. H. A.