La chef du PT a souligné qu'il a fallu attendre août 2009 pour que les “les orientations économiques” collent enfin avec le discours prononcé par le chef de l'Etat, en juillet 2008, à l'adresse des élus des APC. Le Parti des travailleurs (PT) a initié hier, à la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda, une rencontre nationale des bureaux des commissions de wilaya des élus, qui durera 48 heures. Cette réunion, inscrite dans le programme de la formation politique, intervient quelques jours après l'université d'été qui, pour rappel, a eu lieu les 3, 4 et 5 septembre derniers. Dans son discours d'ouverture, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a qualifié la rencontre de “nouveau pas vers l'homogénéisation des militants et des militantes” sur les questions se rapportant à “la vie des citoyens”. Elle a également précisé que la date de la rencontre de Zéralda a été décidée lors de l'université d'été, laissant entendre qu'un tel choix est lié non seulement au “respect du mandat de l'élu”, mais aussi à “la situation dans le pays”. En plus clair, outre le bilan du travail des élus et l'identification des contraintes rencontrées sur le terrain, la réunion nationale des bureaux des commissions de wilaya est censée déboucher sur “des propositions” et sur “les moyens nécessaires” à même de conforter la présence du Parti des travailleurs au sein des assemblées populaires. Dans ce cadre, Mme Hanoune s'est félicitée notamment de “la présence du parti dans 50 communes”, soutenant que sa formation veut que cette nouvelle expérience au sein des APC soit “positive”. Le leader du PT a, par ailleurs, informé que la réunion de Zéralda sera une occasion pour se pencher sur “les répercussions positives” de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009), sans pour autant négliger les “conséquences” de cette même loi sur les entreprises nationales, les sociétés mixtes et les autres secteurs. Cela, surtout que le Parti des travailleurs “donne la priorité au domaine économique”, dira-t-elle. Louisa Hanoune s'est longuement attardée sur la LFC 2009, applaudissant aux “modifications” apportées, ces derniers temps, par l'Etat. Des correctifs qui, selon elle, visent à “conforter la souveraineté nationale” et “la préférence nationale”. Pourtant, l'intervenante laissera clairement entendre, plus loin, que d'autres “modifications” doivent suivre, sur le registre économique, en pointant son doigt sur “la politique gouvernementale”. La chef du PT a tenu à distinguer l'Exécutif du président de la République, et remarqué qu'il a fallu attendre août 2009 pour que “les orientations économiques” collent enfin avec le discours que Abdelaziz Bouteflika a prononcé en juillet 2008 à l'adresse des élus des APC. Elle n'a pas également été tendre avec les parlementaires opportunistes, qui votent des lois puis les rejettent plus tard ou vice-versa. Cette situation, soutiendra Louisa Hanoune, “ne peut pas faire revenir la confiance”. La responsable du PT constatera, en outre, que la LFC 2009 exige de “nouvelles dispositions politiques”, en faisant allusion en particulier à “plus de démocratie”. Sur un autre plan, elle a observé que “la résistance est absente de l'appareil exécutif”. “Le débat que nous aurons sur la LFC 2009 débouchera obligatoirement sur la réforme politique”, a déclaré Louisa Hanoune à l'assistance. Dans son rapport d'ouverture, cette dernière a invité les participants à discuter sur d'autres points, y compris sur le patronat. Sur ce sujet précis, elle a estimé qu'il est temps de faire la différence entre les entreprises nationales productives et les groupes de patrons favorables à l'informel et à l'opacité, les qualifiant de “mafia” et de “couche parasitaire”. Le patronat a aussi été critiqué pour son “ingérence inacceptable” dans la fixation du salaire minimum (SNMG). Le PT maintient-il alors le cap d'un SNMG à 30 000 DA ? À suivre.