Photo : Riad Par Amar Rafa Le Parti des travailleurs, a indiqué hier sa secrétaire générale Louisa Hanoune, ambitionne de mobiliser trois millions de citoyens -autant de militants et de sympathisants-, pour la défense des mesures de résistance et le recouvrement de la souveraineté nationales contenus dans la loi de finances complémentaire de 2009 (LFC).Lors d'une conférence de presse qu'elle a animée hier à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda, Mme Hanoune a affirmé que son parti a été déclaré par le comité central (CC) en alerte, qui doit se matérialiser par des assemblées générales de toutes les structures de la formation, dont le déploiement devrait servir à expliquer les enjeux de la LFC et préparer des propositions pour la loi de finances 2010. Et ce, dans une lettre qui sera adressée au président de la République, ayant pour finalité, selon elle, de peser sur la décision politique dans le sens de rendre irréversible la nouvelle réorientation économique du pays, qui marque une rupture avec la politique de «désertification». Le comité central du parti réuni la veille en session ordinaire a décidé de convoquer le conseil national élargi aux commissions ouvrières de wilaya. Un large débat est nécessaire à travers les médias lourds, pour se donner les moyens de résister face aux pressions extérieures, considère-t-elle. Faisant état de nouvelles donnes créées à la faveur de la LFC 2009, Mme Hanoune a indiqué que cette loi a d'abord permis de lever le voile sur la nature des multiples parties, notamment le patronat, à travers un processus de clarification des pressions extérieures à la limite du «grotesque», et surtout les contradictions au sein du gouvernement. A titre d'exemple, elle cite le cas de la disposition concernant les 1 623 entreprises étrangères activant dans la sphère de l'importation, auxquelles ne s'applique pas le principe de rétroactivité. «C'est étrange qu'une loi ne s'applique pas à tous les opérateurs de la même manière», s'est-elle écriée. Dans ce cadre, elle épinglera au passage l'appel du ministre de l'Industrie et de la promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, auteur d'un appel au recrutement d'un nouveau P-DG étranger pour Saidal, comme si l'Algérie n'avait pas de cadres, alors qu'elle en a formé deux millions depuis l'indépendance, a affirmé Louisa Hanoune, qui demeure convaincue que la situation de Saidal résulte du fait qu'elle se dirige vers l'autosuffisance en production pharmaceutique. Elle indiquera que les débats au sein du CC ont également tourné autour de la nécessité de sauver de la liquidation nombre d'entreprises nationales, citant le cas de CYCMA de Gulema, grâce à la réorientation économique et la préférence nationale. Pour ensuite enregistrer avec satisfaction que l'ENIE va voir sa dette effacée.Mettant en relief le rôle du parti dans cette nouvelle ère, qui, estime-t-elle, toutefois, s'accompagne de pressions étrangères, Louisa Hanoune a indiqué que «la défense de l'intégrité et de la souveraineté économique du pays est inconditionnelle». Tout en affirmant qu'«aujourd'hui il faut nationaliser», elle a appelé de ses vœux que le contrat de Suez ne soit pas renouvelé, parce que ce partenaire étranger «n'a pas formé», tout comme ADP, et que les deux «appliquent une politique de compradores». Plaidant également pour la révision de l'accord de la Zone arabe de libre-échange, elle devait encourager le gouvernement à la nationalisation, avec des formules comme «le gouvernement qui corrige est plus fort», et «corriger va grandir le gouvernement». Elle s'interrogera sur l'effectivité de la décision de réquisition des 1,5 million de logements sociaux, appellera à la réouverture des usines fermées.Sur un autre plan, la secrétaire générale du PT a indiqué qu'à présent que tous les recours administratifs sont épuisés, au cours de cette semaine son parti déposera une saisine au conseil d'Etat, pour réclamer les indemnités des députés et les indemnités d'hébergement, dont ils ont été privés des mois durant «afin de nous sanctionner pour avoir demandé des élections législatives anticipées et en raison du caractère de notre campagne lors des présidentielles». En relevant que les élections sénatoriales ont donné lieu à des «achats de consciences», Mme Hanoune réitéra la position de rejet du système bicaméral et sa lutte pour une assemblée constituante. Même si le parti ne présente pas de candidats, cela n'empêche qu'il conclura des accords politiques avec d'autres partis, car, selon elle, «plus que jamais le système du parti unique qui a plongé le pays dans le sang doit désormais partir». En définitive, Louisa Hanoune a réaffirmé son rejet de participer au gouvernement, réitérant sa position principielle qui consiste à œuvrer pour avoir la majorité au gouvernement.