Le corps du chauffeur de taxi Belkacem Silakhal, 52 ans, disparu en décembre dernier, a été identifié, selon un communiqué de la police de Montréal. Le corps du ressortissant algérien a été repêché par le service incendie au début du mois de mai dernier. Le service de police de la ville de Montréal (SPVM), pour qui l'identification formelle a été l'une des plus longues, écarte d'emblée la piste criminelle, pourtant privilégiée au début, ce qui clôt ainsi le dossier de la mort du chauffeur de taxi originaire de Maâtkas (Tizi Ouzou). Les enquêteurs de la police évoquent la piste d'un geste volontaire, c'est-à-dire que le disparu aurait mis fin à ses jours. Or, sa famille réfute cette assertion. "Ce n'est pas quelqu'un qui peut faire ça ! Il était fatigué par son travail, oui ; mais, on n'a pas de problème d'argent, pas de problème de famille, on s'aime", avait déclaré à la presse le fils de la victime. Dès les premières heures de la disparition de Belkacem Silakhal, la police avait privilégié la piste criminelle, d'autant plus que deux chauffeurs de taxi algériens avaient été assassinés auparavant dans l'exercice de leurs fonctions. Le 19 novembre 2013, Ziad Bouzid, ingénieur converti en chauffeur de taxi, a été tué de sang-froid par son client, Michel Duchaussoy, à l'intérieur de son véhicule de service. Ce dernier a été condamné à perpétuité lors d'un procès marathon en mai de cette année. La victime, ingénieur de formation, originaire d'Alger, était chauffeur de taxi depuis une dizaine d'années. Âgée de 45 ans, elle a laissé une veuve éplorée et trois enfants en bas âge. En 2009, un autre chauffeur de taxi algérien avait été tué à Montréal. Mohammed Nehar-Belaïd avait été retrouvé sans vie dans un boisé de Montréal-Nord. L'assassinat de ces deux chauffeurs de taxi renseigne sur la précarité professionnelle de beaucoup d'Algériens, pourtant hautement diplômés, qui recourent au métier de chauffeur de taxi, faute de débouchés et de reconnaissance des diplômes algériens. Il y a lieu de préciser que la communauté maghrébine est la plus touchée par le chômage, notamment dans la métropole québécoise, selon une récente étude. Y. A.