Du propre aveu du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, la wilaya de Bouira connaît d'énormes retards à travers les chantiers de l'habitat, particulièrement les programmes AADL 1 et 2. Les souscripteurs à ces deux programmes ne cessent de manifester leur mécontentement vis-à-vis de l'accumulation des retards et surtout le flou qui entoure leurs dossiers. En effet, ces citoyens se considèrent "lésés" et "floués" par les autorités locales, notamment la direction de l'AADL de Bouira. "À Bouira et contrairement à d'autres wilayas du pays, les projets de l'AADL stagnent et n'ont toujours pas été lancés", indiquera Belaâmri Djamel, un souscripteur au programme AADL 1. Et d'ajouter : "Les responsables locaux n'ont même pas communiqué l'emplacement exact de nos futurs logements. Actuellement, on parle de plus de 2 000 logements dédiés au programme AADL 1 à Bouira, mais, à ce jour, les travaux n'ont pas encore été lancés. C'est le flou le plus total." D'autres souscripteurs font état de leur ras-le bol, tout en estimant que l'Etat "s'est moqué d'eux". "Nous ne sommes pas en train de quémander un logement ou bien demander un logement social (...) tout ce que nous souhaitons c'est que l'Etat cesse de se moquer de nous et nous donne une échéance claire", s'emportera un souscripteur de la commune de Lakhdaria. Il est vrai que les pouvoirs publics font montre d'un certain laisser-aller, voire de "démission" dans le dossier des formules AADL. Aucun responsable n'est à même d'expliquer les atermoiements enregistrés. Les chefs de daïra renvoient la balle aux P/APC, ces derniers la renvoient à leur tour au directeur local de l'AADL et forcément ce dernier botte vers sa tutelle. Une cacophonie des plus incompressibles. Cela pour le programme AADL1. Concernant le deuxième programme, celui de 2013, la situation ne prête guère à l'optimisme et va à l'encontre des assurances de M. Tebboune. En effet et au moment où ce dernier annonce une livraison pour les wilayas de l'intérieur en décembre prochain, et pour Alger en février 2017, les chantiers à Bouira n'ont pas encore démarré. Pis encore, les autorités sont encore au stade du choix de terrain, notamment dans les communes de Lakhdaria, Aïn Bessem et Sour El-Ghozlane. À Aïn Bessem, les souscripteurs ont, récemment, exprimé leur désarroi devant le blocage du projet de réalisation des 250 logements. En effet et d'après les déclarations des protestataires, le projet en question tarde à voir le jour alors que son inscription remonte à 2013 dans le cadre du programme de la relance du dispositif AADL. Selon les souscripteurs, une assiette a été dégagée en 2014 à la sotie est du chef-lieu, mais cette dernière n'a pas été retenue finalement, en raison de l'avis défavorable du ministère de l'Agriculture. Même topo du côté de Lakhdaria, où le foncier, devant accueillir le projet des 200 logements AADL 2, a été rejeté à la dernière minute. En effet, des ingénieurs en urbanisme ont émis un avis défavorable à l'implantation de ces logements dans la localité de Tillouine, estimant que ce terrain était inconstructible. Depuis, le dossier n'a pas avancé d'un iota. À Bouira, le chantier des 800 logements AADL piétine encore, et ce, quelques mois seulement après le lancement des travaux. Sur place, il nous a été donné de constater que les travaux étaient quasiment à l'arrêt. Seuls quelques rares ouvriers effectuaient de menus travaux, tels que le découpage de la ferraille et le ramassage des gravats. RAMDANE BOURAHLA