Ce déplacement en Iran et au Qatar intervient, alors qu'Alger prépare la 15e réunion ministérielle du Forum international de l'Energie (IEF15), prévue du 26 au 28 septembre, ainsi que la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui devrait avoir lieu en marge de ce Forum. Accompagné d'une importante délégation, le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa a entamé hier une visite de travail de quatre jours à Téhéran et à Doha. M. Bouterfa aura des entretiens avec ses homologues iranien et qatari sur les relations de coopération entre l'Algérie et ces deux pays en matière d'énergie. Ce déplacement en Iran et au Qatar intervient, alors qu'Alger prépare la 15e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie (IEF15), prévue du 26 au 28 septembre prochain, ainsi que la réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui devrait avoir lieu en marge de ce Forum. La rencontre informelle dont il est question, revêt de l'importance et Alger veut la réussir en y faisant participer le maximum de pays membres de l'organisation pétrolière et en faisant en sorte qu'elle se termine par un accord sur le gel de l'offre pétrolière des pays Opep et non-Opep à son niveau de janvier 2016. C'est dans ce but que Noureddine Bouterfa effectue ce voyage en Iran et au Qatar. M. Bouterfa essaye de convaincre ces deux Etats, influents au sein de l'Opep, de faire montre de souplesse et de surpasser les énormes problèmes que connaît actuellement l'organisation des pays exportateurs de pétrole. Y réussira-t-il ? Cette visite fait, en fait, figure de test pour le nouveau ministre de l'Energie. Celui-ci s'essaye à la diplomatie de l'énergie dans un contexte de crise pétrolière difficile et complexe où le chacun pour soi prévaut dans les travers de l'Opep. Mais, il semble que toutes les options sont ouvertes à la réunion d'Alger, y compris un gel de la production. Cela est d'autant plus plausible que trois grands pays producteurs semblent y être favorables. Il y a d'abord, l'Arabie saoudite, avec cette déclaration claire et sans équivoque de son ministre des Affaires étrangères, Abdel al-Jubeir. Ce dernier a, en effet, affirmé qu'il serait "plus raisonnable" pour le royaume de "revoir ses positions" et "d'agir" de concert avec d'autres producteurs de pétrole pour "impulser" des changements dans la production globale. Et, d'ajouter : "Je pense qu'il y a un mouvement vers une production commune, vers un effort commun. Si d'autres producteurs sont d'accord, il devient raisonnable pour l'Arabie saoudite de faire de même." Il y a ensuite la Fédération de Russie qui pousse également à un gel de la production. Le président russe Vladimir Poutine s'est dit, hier, favorable à un gel de la production de pétrole pour soutenir les prix, jugeant qu'un accord entre les pays producteurs serait "une bonne décision". Je vais répéter, souligne-t-il, notre position : nous estimons que ce serait une bonne décision pour le secteur énergétique mondial. Réunis en avril dernier à Doha, la Russie et les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole n'étaient pas parvenus à convenir d'un gel concerté de production pour soutenir les cours, en raison notamment de divergences au sein même de l'Opep et de rivalité entre Riyad et Téhéran. Il y a enfin l'Iran qui semble avoir adouci sa position, en affirmant que ses exportations pétrolières auront retrouvé le niveau d'avant les sanctions internationales de 2012. Et, qu'il ne voit pas d'inconvénient à ce que la production pétrolière des pays Opep et des non-Opep soit gelée à son niveau de janvier. Et, alors que les déclarations se multiplient autour de la réunion informelle d'Alger, les cours du pétrole continuent d'alterner hausse et baisse. Hier, ils ont amorcé un léger rebond en cours d'échanges européens, profitant d'achats à bon compte après leur nouveau dévissage de la veille ainsi que de déclarations du président russe Vladimir Poutine qui s'est dit favorable à un gel de la production. Ainsi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 45,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 38 cents par rapport à la clôture de jeudi 1er septembre. Youcef Salami