Pour le professeur Mahmoud Ould Taleb, chef du service de pédopsychiatrie à l'EHS Drid Hocine (Kouba), l'intégration des enfants autistes dans un "milieu scolaire approprié", contribuerait à "favoriser l'intégration de cette catégorie dans la société et leur offrir une chance de mieux s'assimiler et avoir des opportunités nouvelles". Faute de structures d'accueils spécialisées et des moyens adéquats de prise en charge, les enfants atteints d'autisme seront privés de rentrée scolaire aujourd'hui. Cette frange de la société, dont le nombre dépasse selon une récente étude de l'Office national des statistiques (ONS) les 80 000, est laissée à l'abandon par les pouvoirs publics. En effet, rares sont les établissements scolaires qui offrent une prise en charge de qualité, ou pis encore qui acceptent d'accueillir ces enfants aux besoins spécifiques. Le professeur Mahmoud Ould Taleb, chef du service de pédopsychiatrie à l'EHS Drid Hocine (Kouba), estime que l'autisme est un "problème de santé publique" et de ce fait, il doit avoir une attention "toute particulière" des autorités concernées. Pour ce spécialiste, l'intégration des enfants autistes dans un "milieu scolaire approprié" contribuerait selon lui à "favoriser l'intégration de cette catégorie dans la société et leur offrir une chance de mieux s'assimiler et avoir des opportunités nouvelles". À ce sujet, Mme Belaïfa Amina, docteur en pédopsychiatrie, la problématique de la scolarisation des enfants atteints d'autisme est "capitale pour l'avenir de ces enfants". Pour cette spécialiste, cette question reste "un véritable problème", puisqu'elle estime qu'une fois arrivée à l'âge scolaire "ces enfants ne retrouvent un cadre adéquat, consistant en la mise en place de classes spécialisées, ce qui freine considérablement leur prise en charge", a-t-elle regretté. Pour Mme Belaïfa, les enfants autistes doivent impérativement bénéficier d'une scolarisation "spécifique et progressive", laquelle devrait se faire d'après cette intervenante, avec des auxiliaires éducatifs. Ces derniers, doivent selon cette praticienne être "formés pour mieux affronter et cerner les difficultés de l'apprentissage chez les enfants autistes". Questionnée à propos du degré du prise en charge des enfants autistes en milieu scolaire dans notre pays, le Dr Belaïfa, n'a pas caché sa "déception", en indiquant que "malheureusement et au vu du manque des infrastructures et des classes spécialisées, beaucoup d'enfants autistes n'ont pas accès à la scolarisation", a-t-elle déploré. Néanmoins, pour cette pédopsychiatre, le Symposium international sur l'autisme, organisé le 1er avril 2016 à Alger, est porteur d'espoir notamment pour la mise en place d'un plan national contre l'autisme. Ce symposium, a pour rappel, été sanctionné par une série de recommandations, allant dans le sens de l'accélération du processus de prise en charge de cette pathologie. Pour sa part, M. Lounes Bounous, directeur de l'Etablissement spécialisé en psychiatrie (EHS) Fernane-Hanafi de Oued Aïssi ( Tizi Ouzou), insistera sur le fait que la prise en charge des autistes, a "une dimension pluridisciplinaire, dans la mesure où les psychologues, les psychiatres et les éducateurs, sont impliqués d'une manière directe et constante, afin d'aider l'autiste à s'intégrer au mieux dans la société". M. Bounous notera enfin que l'autisme ne doit pas être un "tabou" et que les parents ont le devoir, sinon l'obligation, d'en parler pour mieux le diagnostiquer. RAMDANE B.