L'Algérie estime que la communauté internationale devrait s'impliquer davantage pour le retour de la stabilité dans ce pays, livré à la guerre et à l'anarchie depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi fin 2011. Le représentant spécial du SG de l'Onu en Libye, Martin Kobler, a réaffirmé, hier, à Alger, la nécessite, voire l'urgence, d'un retour des Libyens à la table des négociations, pour finaliser la mise en œuvre de l'accord de paix, à l'issue de ses entretiens avec le ministre chargé des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Tout en saluant le "rôle actif, fort et constructif" de l'Algérie, le diplomate allemand a émis le souhait de voir les Libyens discuter de la réconciliation nationale, a rapporté l'APS. Il a rappelé au passage qu'une réunion sur cette question s'était tenue jeudi et vendredi derniers à Tunis avec la participation d'une centaine de Libyens et d'experts internationaux, dont des Algériens, a ajouté l'agence officielle. De son côté, l'Algérie s'est montrée, via Abdelkader Messahel, constante dans sa position de soutien à l'option politique pour désamorcer la bombe libyenne. "Nous sommes en contact avec tous nos partenaires en Libye pour que le dialogue interlibyen inclusif puisse accélérer la mise en œuvre de cet accord qui a été difficilement et patiemment conclu", a rappelé M. Messahel, soulignant, lui aussi, "l'urgence et l'importance" de mettre en œuvre l'accord du 17 décembre 2015, signé à Skhirat (Maroc). Pour Messahel, le solution à cette crise politico-sécuritaire "doit être inclusive, faite par les Libyens pour préserver leur pays" de la scission. La Libye dispose de deux entités gouvernementales, reconnues par la communauté internationale et d'un gouvernement non reconnu à Tripoli, sous la coupe d'une coalition de milices islamistes dirigée par Fajr Libya depuis août 2014. Le gouvernement exilé à Tobrouk continue d'assumer ses fonctions, alors qu'un gouvernement d'union nationale, issu de l'Accord de Skhirat et dirigé par Fayez al-Serraj, est toujours en attente du vote de confiance du Parlement élu, lui aussi exilé dans cette ville de l'Est libyen. Ce pourquoi, l'Algérie estime que la communauté internationale devrait s'impliquer davantage pour encourager le retour de la stabilité dans ce pays, livré à la guerre et à l'anarchie depuis la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi fin 2011. "Nous avons discuté également de la situation sécuritaire en Libye et abordé l'implication de la communauté internationale", a ajouté M. Messahel, annonçant que des réunions se tiendront prochainement à New York "pour amener la communauté internationale à s'impliquer davantage afin d'accompagner la Libye dans ce processus, soit à travers les Nations unies ou les pays membres du Conseil de sécurité", a rapporté l'APS. "La situation est complexe mais il y a des chances d'aller de l'avant vers la mise en œuvre des engagements pris par tous les acteurs dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord du 17 décembre 2015", a-t-il conclu. Par ailleurs, Martin Kobler a évoqué la question de la lutte contre la branche libyenne du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique, plus connu sous son acronyme arabe Daech. "On a également évoqué la lutte contre le terrorisme ainsi que la situation à Syrte" où Daech est sur le point de perdre ses dernières positions, a-t-il dit. Lyès Menacer