"Nous allons être appelés à augmenter notre volume d'exportation en termes de pièces de fabrication et de rechange, ce qui signifie que le chiffre d'affaires va, inéluctablement, grimper, et cela va éprouver sensiblement notre trésorerie" nous a indiqué Abderrahmane Benhamadi, président du CA du groupe Condor, en marge de la conférence de presse tenue lors sa participation au Salon international de l'électronique grand public, à savoir l'IFA de Berlin. Orienté de plus en plus vers l'internationalisation qui constitue désormais un chapitre essentiel dans son développement, Condor a donné le la en signant un accord avec le Français Evodial pour distribuer ses produits en France. "L'accompagnement des banques est plus que nécessaire pour réussir l'exportation à travers les lettres de crédit", dira-t-il, en expliquant : "Lorsque nous vendons à des partenaires ou à des clients à l'étranger, ils nous ouvrent des lettres de crédit à terme. Cela suppose que je dois attendre 60 à 90 jours pour être payé. Mais si la banque nous accompagne en ce sens, cela va nous soulager de manière évidente et nous aidera à être plus compétitifs." Il poursuivra, dans le détail : "Pour garantir le paiement, nous demandons la lettre de crédit. Cela n'est pas discutable. En revanche, c'est le délai qui est très long et c'est là que les banques devraient être plus efficientes." "Jusqu'à présent, nous avons accompli des opérations d'exportation à petite échelle, mais qui devraient aller crescendo pour atteindre des volumes importants. Si d'ici à là le système bancaire n'évolue pas, nous allons rencontrer d'énormes obstacles", a affirmé le patron de Condor qui a annoncé, à l'occasion, la signature d'un accord avec la société de distribution Evodial pour réussir son déploiement sur le marché français qui constitue, selon le premier responsable du groupe, "la porte d'entrée sur le marché européen". Des efforts qui sont déployés par les producteurs algériens et que les autorités algériennes ne peuvent ignorer avec pour objectif "de se débarrasser" de cette dépendance aux hydrocarbures qui ruine notre économie à la moindre crise pétrolière. Un rempart que chaque pays doit adopter pour anticiper sur d'éventuels problèmes, mais aussi et surtout pour développer un véritable tissu industriel basé sur une politique économique stable. "Aujourd'hui, Condor s'attaque à l'exportation, mais il faut reconnaître que nous sommes très peu de producteurs algériens à le faire. Nous espérons que cela servira de déclic car nous sommes tout à fait capables de le faire pour peu que l'Etat nous encourage avec un accompagnement bancaire", a insisté notre interlocuteur, rappelant que "cet effort collectif sera bénéfique pour les producteurs algériens pour s'investir davantage dans la production, la création d'emplois, la formation et la mise à niveau, ainsi que l'acquisition de normes internationales, et profitera, à terme, à l'économie algérienne tout entière pour instaurer une substitution aux importations, d'une part, et procéder à des exportations hors hydrocarbures, d'autre part". Nabila Saïdoun