Le SNTE reproche au ministère de tutelle l'absence d'une vision d'ensemble du secteur. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a effectué une tournée d'inspection hier à Alger. Une sortie mise à profit pour quelques mises au point relatives notamment à des diffusions sur le Net de vidéos montrant les "travers" de la rentrée scolaire. Comme la vidéo de cette enseignante qui se serait filmée le dos tournée à sa classe et qui faisait répéter aux petits écoliers des réponses, déjà apprises, à des questions foncièrement religieuses. La ministre a promis d'ouvrir une enquête. Sinon, Benghabrit a annoncé que la Direction générale de la Fonction publique a autorisé, exceptionnellement, ses services à titulariser directement dans les postes d'enseignants, en piochant dans les listes de réserve du dernier concours de recrutement des enseignants. Et ce, afin de combler les postes vacants qui nécessitent le recours aux suppléants. Les syndicats du secteur n'applaudissent pas forcément cette mesure. À l'exemple du SNTE qui, dans un communiqué public, pointe le fait que c'est le nombre de postes budgétaires restés vacants, au niveau de plusieurs directions de l'éducation de nombreuses wilayas, et différents niveaux de scolarisation, qui a dicté le recours aux contractuels. Le SNTE reproche au ministère de tutelle l'absence d'une vision d'ensemble du secteur. Il en veut pour preuve la pénurie de manuels scolaires dans nombre d'établissements, notamment pour ceux introduits cette année pour les premières et deuxièmes années primaires. La ministre a tenté de rassurer que l'opération prendrait un peu de temps. Elle a également rassuré l'ensemble des parents et des enseignants et des élèves que chacun aura son livre à la fin de cette semaine. Il n'empêche que le syndicat dénonce l'improvisation et notamment la politique d'austérité appliquée dès cette rentrée, et qui s'est traduite par la réduction des postes budgétaires et la révision de certaines cartes scolaires ayant entraîné la surcharge des classes et le retour au système des permanences et l'arrêt des réhabilitations des établissements scolaires en raison des restrictions budgétaires. À ces problèmes s'ajoutent ceux du manque d'encadrement, notamment des langues étrangères dans les wilayas du Sud, et le projet de suppression de la retraite anticipée, le nouveau code du travail qui limite les libertés syndicales et, enfin, le dossier de réformes du baccalauréat qui risquerait d'entraîner une ébullition dans le secteur, estime le syndicat. Le Snte appelle à rendre public le contenu de ce dossier, en reprochant au département de Mme Benghabrit de ne pas l'avoir programmé lors de la dernière réunion avec les syndicats du secteur. Le syndicat invite la ministre de l'Education à rechercher des solutions, à travers l'ouverture d'un véritable dialogue, "non pas celui protocolaire et destiné à la consommation médiatique". Le communiqué du Snte estime que "la charte pour une année de stabilité passe par la résolution radicale des questions sus-mentionnées". À défaut, le Syndicat des travailleurs de l'éducation brandit la menace de grève, en appelant le ministère de tutelle à investir dans le temps, en optant pour des solutions qui se situent "loin du clientélisme et de la médiocrité pour le choix de l'encadrement chargé des réformes, notamment l'amélioration du niveau et la construction d'une école de qualité, loin des idéologies". Amar R.