Des dizaines de promoteurs financés par l'Ansej, la Cnac et l'Angem se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) à Tizi Ouzou pour protester contre la saisie du véhicule d'un promoteur, à un barrage de police dressé au chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, à la suite d'une décision de saisie émise par cette même banque, avons-nous appris sur place. Par cette action, les manifestants tenaient à exprimer leur solidarité avec le promoteur concerné, mais aussi dénoncer une vaste campagne de saisie menée contre les jeunes promoteurs en difficulté. "Au lieu d'engager une réflexion sur les difficultés rencontrées par les jeunes promoteurs, on procède à la saisie de leurs matériels acquis après une longue bataille avec la banque et l'administration !", relève un manifestant. Pour rappel, le collectif d'appui à la microentreprise, créé pour accompagner les promoteurs de la wilaya de Tizi Ouzou (Came), avait pris récemment la décision de "geler totalement les remboursements des crédits bancaires, des prêts non rémunérés (PNR), Ansej, Cnac et Angem, mais aussi le gel du paiement des impôts et du paiement des cotisations sociales à la Casnos". Le collectif avait également dénoncé "le harcèlement arbitraire des différentes administrations, des banques, des entreprises de crédit, des impôts, ainsi que le mutisme des hautes autorités quant au devenir de ces microentreprises qui peuvent être la bouée de sauvetage de l'économie locale", tout en précisant que "des solutions permettant d'élucider définitivement le problème ont été adressées au Premier ministre". La Came avait demandé notamment "la levée et l'arrêt immédiat de toutes les poursuites judiciaires d'accorder une période de différé à tous les promoteurs, la prorogation des délais de remboursement, la bonification des taux d'intérêts à 100% avec effet rétroactif, la suppression des pénalités de retard et des impôts pour les microentreprises, la réglementation de la sous-traitance, l'amélioration du climat de travail avec l'accès aux marchés publics, ainsi que l'accès au foncier". Pour les représentants de la Came, "le fonds de garantie protégeant les promoteurs ne serait jamais appliqué. Ce fonds devait, à sa création, rembourser à hauteur de 70% du crédit en cas de défaillance des promoteurs, alors que les 30% restants seront à la charge du Trésor public". K. Tighilt