Le Collectif d'appui à la microentreprise de la wilaya de Tizi Ouzou (Came), regroupant les promoteurs Ansej, Cnac et Angem, s'est réuni samedi à la maison de la culture Mouloud-Mammeri où il a été décidé à l'unanimité "le gel total des remboursements des crédits bancaires, des prêts non rémunérés (PNR) Ansej, Cnac et Angem mais aussi le gel du payement des impôts et du payement des cotisations sociales à la Casnos". Ces décisions interviennent, selon le collectif, après l'épuisement de toutes les démarches visant à nouer des contacts avec les autorités en vue de solutionner la crise que vivent les promoteurs issus de ces dispositifs. "Après avoir constaté avec consternation le mutisme des autorités vis-à-vis de nos revendications, des solutions censées assurer une pérennité des microentreprises et préserver l'avenir des centaines de milliers de promoteurs et après avoir constaté la dégradation de la situation socioéconomique des promoteurs, due, essentiellement, à la présence d'un système fiscal et régime de sécurité des plus répressifs, il a été décidé le gel de tous les remboursements bancaires et payements des impôts", lit-on dans une déclaration rendue publique à la fin de la rencontre. "Nous avons essayé, mais en vain, d'établir des contacts avec la tutelle pour proposer des solutions logiques qui peuvent soulager les promoteurs et qui sont, entre autres, l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires, la prolongation des délais de remboursement, la réglementation de la sous-traitance, qui est sous l'emprise des spéculateurs, une exonération totale des impôts pour les microentreprises, comme il existe partout dans le monde, et l'amélioration du climat de l'investissement pour que la microentreprise puisse avoir accès aux marchés publics", nous a déclaré le président du collectif, Karim Lembrouk. Pour notre interlocuteur, "ce que l'on critique encore, c'est le rôle de la Chambre de commerce qui tarde à structurer le marché et à établir des statistiques pouvant servir de base à la délivrance des registres du commerce et cesser ainsi la disparition des fonds de commerce". Quant au fonds de garantie protégeant les promoteurs, il ne serait jamais appliqué, selon Karim Lembrouk, qui affirme que "si on applique la loi, ce fonds va être ruiné au bout de deux heures puisqu'il s'agit en réalité d'un fonds de caution mutuelle de garantie. En cas de défaillance, c'est à celui-ci de prendre en charge les réparations. Le jour où ces dispositifs ont été créés, il était même prévu, selon le Journal officiel, que le fonds de garantie rembourse à hauteur de 70% du crédit en cas de défaillance alors que les 30% restants seront à la charge du Trésor public. Il se trouve qu'actuellement, rien n'a été appliqué et qu'on menace les promoteurs de prison et de saisie". Il regrette, enfin, l'absence de représentants des promoteurs au niveau du conseil d'administration du fonds de garantie comme le prévoit la loi. K. Tighilt