Les clubs trichent dans les bilans déposés au niveau de la ligue professionnel de football (LPF). C'est le premier responsable de cette dernière, Mahfoud Kerbadj, qui l'a affirmé ce vendredi matin à la radio Chaîne 3. « Les salaires des joueurs publiés dans les bilans sont différents de ceux qu'on retrouvent dans les contrats » a déclaré l'invité de l'émission de Maamer Djebbou « Football Magazine ». Une accusation de falsification claire et nette envers les présidents de clubs (de la Ligue 1 et 2). Les responsables de ces équipes, comme le stipule l'article 5 du cahier des charges relatif aux obligations techniques devant être souscrites par les clubs éligibles au professionnalisme, sont obligés « de déclarer ses joueurs auprès de l'administration fiscale et des organismes d'assurances sociales et de retraite et de leur transmettre conformément aux procédures et dispositions législatives, et réglementaires en vigueur, les déclarations des salaires, ainsi qu'à la fédération Algérienne de football et à la ligue du football professionnel. » Il s'avère que ces responsables octroient un salaire X aux joueurs et déclarent un salaire Y (évidement bien inférieur au X) dans les bilans déposés au niveau de la LPF. Interpellé par Maâmer Djebbour sur ce qu'a fait la LPF devant cette « réalité du terrain », Kerbadj s'est contenté de dire « on les a rappelé à l'ordre » tout en précisant que si la loi devait être appliquée aux clubs professionnels de la ligue 1 et 2 « tous les clubs descendront ». Néanmoins, et malgré cette résignation affichée, Il promettra que « dès l'année prochaine les clubs qui ne peuvent pas » respecter leurs cahiers de charge « n'ont qu'à redescendre en amateurs ». Faut-il rappeler que le professionnalisme est officiellement installé en Algérie depuis...2010 ! La LPF n'est pas la seule qui devrait s'impliquer dans le respect de la réglementation. Il y a également la fameuse DNCG (Direction Nationale de Contrôle et de Gestion) dont la principale mission est de se prononcer sur le degré de respect du cahier de charge ! Réagira-t-elle aux déclarations de Kerbadj ? La DNCG aura également à clarifier la situation avec tous les chiffres donnés lors de l'émission radiophonique de ce matin. Ainsi, selon le journaliste de la Chaîne 3 (qui affirme avoir eu les chiffres de la LPF), le CS Constantine est le club dont les joueurs ont le plus gros salaire mensuel de la Ligue 1 avec en moyenne 3 millions de dinars par joueur (Le CA Batna est le moins loti avec 745 0000 DA). Un chiffre hallucinant et surtout qui indique que les clubs professionnels travaillent dans l'illégalité. En janvier dernier, il avait été décidé, lors d'une réunion des présidents de clubs avec la président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qu'à partir du début de la saison 2016-2017 un plafonnement des salaires sera établi à hauteur d'un million de dinars. Encore une fois la décision n'a pas été respectée et les sanctions n'ont pas été infligées. A tout cela il faut ajouter l'incroyable amateurisme de ces clubs pseudo-professionnels dans leur propre gestion. Avec tous cet argent accordé aux joueurs il s'avère que la masse salariale représentent 80% du budget de ces équipes. Un pourcentage qui logiquement devrait mettre en faillite ces SPA (Société par Actions) que sont les clubs. Une logique qui ne s'applique visiblement pas au monde du sport roi. Les années passent, les salaires des joueurs restent insolents, et le football algérien local coule de plus en plus sous le poids des scandales à répétition. Salim KOUDIL @SalimKoudil