"Le ministère a décidé l'ouverture d'une enquête et confirme que la version homologuée du manuel en question ne comportait pas cette erreur laquelle relève de la responsabilité de l'éditeur en question". Le secteur de l'éducation est à nouveau au centre d'une polémique. Après les fuites du bac, l'actualité de ce week-end nous révèle un scandale qui a consisté en une bourde monumentale qui se serait, malencontreusement, glissée dans un manuel de la deuxième génération des réformes. Dans la page 65 du manuel de géographie, destiné aux élèves de la 1re année moyenne, une main certainement malhabile a procédé au remplacement sur une carte géographique du nom de la Palestine par celui d'Israël. Le "coup" était tellement parfait que personne ne s'en est rendu compte, tout le long de la chaîne de fabrication du manuel. Et ce n'est qu'après sa distribution que le ministère de l'Education nationale a réagi et décidé le retrait immédiat du manuel en question, suite à la constatation de l'"erreur". "Suite à la constatation d'une erreur dans une page du manuel de géographie de la 1re année moyenne, édité par l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag), le ministère de l'Education nationale a pris la décision de procéder au retrait immédiat du manuel en exigeant de l'éditeur d'apporter les rectifications nécessaires", a indiqué jeudi un communiqué du ministère. D'autre part, ajoute le communiqué, "le ministère a décidé l'ouverture d'une enquête et confirme que la version homologuée du manuel en question ne comportait pas cette erreur laquelle relève de la responsabilité de l'éditeur en question". Le ministère de l'Education procédera au retrait immédiat du manuel en exigeant de l'éditeur concerné de changer la page qui comporte l'erreur par une autre comportant des informations exactes, précise une source responsable du ministère. Alors que la ministre de l'Education attribue l'"erreur" à l'éditeur, en l'occurrence l'Enag, il convient, toutefois, de s'interroger sur l'origine de la "bévue". S'agit-il d'une faute d'inattention, due au copié-collé, ou d'un acte délibéré ? Seule l'enquête pourra nous le dire. Mais, quoi qu'il en soit, il convient de signaler la célérité déconcertante avec laquelle le MSP s'est saisi de "l'affaire", n'y allant pas par trente-six chemins pour réitérer sa demande de démission de la ministre de l'Education, qui fait figure de cible privilégiée des partis et organisations islamistes, hostiles à toute réforme de l'école. Le parti de Abderrezak Makri a accusé directement la ministre en évoquant des velléités de normalisation avec l'Etat hébreu et a même décidé, suite à cela, de mettre en place un comité d'experts pour passer à la loupe tous les manuels scolaires. Sur les réseaux sociaux aussi, l'indignation est à son comble et le Hashtag "retirez le livre de géographie" s'est vite répandu. Pour sa part, le département de Mme Benghabrit renforce la thèse du complot en expliquant que la copie originale de ce manuel scolaire "qui a été validée ne contenait pas cette erreur dont la responsabilité doit être assumée par l'éditeur". Ce qui laisse supposer qu'il y a eu intervention volontaire a posteriori. Pour autant, même si l'éditeur est entièrement responsable, l'"erreur" aurait pu être évitée si un contrôle correct avait été effectué par une commission de lecture post-tirage. Amar R.