En cas de consensus, une réunion extraordinaire de l'organisation serait convoquée. La réunion informelle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), prévue le 27 septembre à Alger, sera une rencontre de concertation et non pas de prise de décision, a affirmé son secrétaire général, Mohammed Barkindo. La réunion informelle de l'Opep se tiendra en marge du Forum international de l'énergie (IEF), prévu du 26 au 28 septembre à Alger. En visite à Alger depuis samedi, M. Barkindo s'exprimait devant la presse à l'issue d'une rencontre avec le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa. Explicitant le processus de prise de décision au sein de l'Opep, il a indiqué qu'une réunion informelle n'était pas une réunion de prise de décision, et qu'une réunion informelle le reste jusqu'à ce que les ministres des pays membres décident, eux-mêmes, de la nécessité de prendre certaines décisions. C'est à ce moment-là, a-t-il poursuivi, qu'une réunion informelle pourrait décider de convoquer une réunion extraordinaire dans le but de prendre des décisions. "Donc, on propose que cette réunion informelle (d'Alger) aboutisse à une réunion extraordinaire dans le but de prendre des décisions", de nature à stabiliser les prix du pétrole, a relevé le SG de l'Opep. Ne voulant pas assombrir ce rendez-vous qui reste de concertation, M. Barkindo s'est dit "optimiste" sur les résultats de la rencontre. Il a avancé que "plusieurs réunions bilatérales entre les membres de l'Opep" allaient se tenir à l'occasion de cette réunion informelle. Il a, par ailleurs, salué les efforts déployés par l'Algérie pour rapprocher les points de vue des pays Opep et non-Opep en espérant que ces efforts donnent lieu à des résultats positifs. Donc, en cas de consensus lors de la réunion informelle d'Alger, M. Barkindo a expliqué que les ministres de l'Energie de l'Opep pourraient convoquer une réunion extraordinaire. De précédents efforts pour parvenir à un gel des niveaux de production ont échoué en avril à la suite d'une volte-face de l'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep, face au refus de l'Iran, le troisième, de s'associer à cette initiative destinée à soutenir les cours, alors que Téhéran souhaite accroître ses exportations après la levée de sanctions internationales à son encontre. Au cours des dernières semaines, les prix de l'or noir, plombés par une surabondance de l'offre, avaient été soutenus par l'espoir que les pays de l'Opep parviennent à un accord limitant leur production à l'occasion de la réunion à Alger. Pour rappel, M. Bouterfa s'était rendu notamment au Qatar, en Iran et à Moscou et s'était entretenu avec de hauts responsables, dont le SG de l'Opep, sur la situation du marché pétrolier et sur les perspectives de la réunion d'Alger. Il avait rencontré ses homologues saoudien, russe, iranien et qatari ainsi que le SG du Forum international de l'énergie. Le ministre avait déclaré la semaine passée à Moscou que la réunion informelle de l'Opep d'Alger allait "offrir l'opportunité pour parvenir à un accord qui favorisera la stabilisation du marché du pétrole". "L'Algérie a une proposition qu'elle soumettra aux participants de la réunion d'Alger. Nos consultations menées auprès de nos partenaires montrent qu'il y a un consensus autour de la nécessité de stabiliser le marché. C'est déjà un point positif", avait-il observé. Les marchés, eux, attendent un signal fort de la rencontre d'Alger. Si ce conclave est suivi d'une réunion extraordinaire de l'Opep débouchant sur des décisions contraignantes destinées à stabiliser le marché, il faut s'attendre alors à une remontée des prix du pétrole entre 50 et 60 dollars le baril, dans les prochains mois, voire l'an prochain. Dans le scénario inverse, en cas de persistance de divergences ou de décisions non contraignantes ou non appliquées par les pays membres de l'organisation, la tendance baissière se poursuivra en 2017. Saïd Smati