Dans la déclaration qu'ils ont adoptée, lundi soir, au siège de l'ONU, les dirigeants du monde s'engagent à protéger les droits des réfugiés et des migrants en attendant la conclusion d'un pacte mondial sur la question. En adoptant la Déclaration de New York sur les réfugiés et les migrants, les Etats membres des Nations unies ont réalisé une avancée dans les efforts collectifs pour faire face aux défis liés à la mobilité humaine. C'est l'engagement de tous à protéger les droits des réfugiés et des migrants, à sauver des vies et à partager la responsabilité du soutien et de l'accueil de ces réfugiés et migrants. Pour le secrétaire général de l'ONU, cette Déclaration signifie que "davantage d'enfants peuvent aller à école, davantage de travailleurs peuvent en toute sécurité chercher un emploi à l'étranger, au lieu d'être à la merci de passeurs criminels". Parmi les engagements contenus dans la Déclaration, figure en premier lieu la protection des droits fondamentaux de tous les réfugiés et migrants, indépendamment de leur statut. Cela inclut les droits des femmes et des filles et la promotion de leur participation pleine, égale et significative dans la recherche de solutions. Veiller à ce que tous les enfants réfugiés et migrants reçoivent une éducation, prévenir et répondre à la violence sexuelle et sexiste, sont également contenus dans le texte adopté. Le soutien aux pays secourant, recevant et accueillant un grand nombre de réfugiés et de migrants, fait aussi partie des engagements les plus importants. Il faut aussi améliorer la distribution de l'aide humanitaire et de l'aide au développement pour les pays les plus touchés, notamment par le biais de solutions financières multilatérales innovantes, avec l'objectif de combler tous les déficits de financement. La déclaration souligne qu'il faut "mettre en œuvre une réponse globale pour les réfugiés, fondée sur un nouveau cadre qui définisse la responsabilité des Etats membres, des partenaires de la société civile et du système des Nations unies, chaque fois qu'il y a un grand mouvement de réfugiés ou une situation de réfugiés prolongée, et trouver de nouveaux lieux pour tous les réfugiés identifiés par le HCR comme ayant besoin de réinstallation et élargir les possibilités pour les réfugiés de déménager dans d'autres pays grâce, par exemple, à des programmes de mobilité par le travail ou l'éducation. Partant de là, le président de l'Assemblée générale des Nations unies, Peter Thomson, a annoncé qu'il allait initier des processus destinés à conclure un pacte mondial sur les migrations et un pacte mondial sur les réfugiés. "Je vais exhorter les Etats membres à maintenir un niveau élevé d'ambition tout au long de ces processus", a-t-il déclaré, car a-t-il ajouté "le sort des millions de réfugiés et de migrants dépend de nous". Quant au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, qui a souhaité que le sommet ne se réduise pas à des discours de convenance, il a appelé à défier ceux qui cherchent à prendre ou garder le pouvoir en se servant des préjugés et des mensonges, au détriment des plus vulnérables. Même son de cloche chez le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, lequel a souligné que ce sommet est une occasion extraordinaire d'avoir un impact réel pour les réfugiés. À travers l'adoption de la Déclaration de New York, les Etats membres de l'ONU se sont aussi engagés à entamer des négociations menant à une conférence internationale et à l'adoption en 2018 d'un pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière, à élaborer des lignes directrices sur le traitement des migrants en situation de vulnérabilité, et à parvenir à un partage plus équitable de la responsabilité de l'accueil des réfugiés dans le monde en adoptant un Pacte mondial sur les réfugiés en 2018. Merzak Tigrine