La galerie de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abrite, depuis le 18 septembre, une belle exposition de peinture de l'artiste peintre Mohamed Tabèche. À travers ses belles toiles, l'auteur livre son amour pour la montagne et surtout le Djurdjura à travers une vingtaine de toiles représentant des paysages de Kabylie et des scènes de vie propres à cette région montagneuse. Il a immortalisé aussi des moments de randonnée, une autre passion qu'il pratique et partage avec ses amis. "Je suis très attaché à la montagne, cela représente un refuge pour nous et pour moi particulièrement. Toutefois, ce n'est pas un endroit réservé juste pour les gens de la région, mais cela devrait attirer plus de citoyens et de passionnés de la nature pour contribuer à sa sauvegarde. Dans mes peintures, on peut dire que je rapproche la montagne du grand public", a-t-il indiqué. Dans ses œuvres, Tabèche nous livre des couleurs brutes. "Certes, on ne regarde pas les sujets d'un même œil et on ne voit pas la couleur de la même façon mais, me concernant, j'essaye d'être un peu plus réaliste et de percevoir les couleurs comme elles sont dans la nature", nous confie l'artiste. En matière d'inspiration, Tabèche avoue que "le choix des sujets vient de lui-même. C'est une spontanéité qui découle naturellement de ce goût prononcé pour les paysages du Djurdjura et le vécu des villageois qui relèvent, en fait, de mon environnement naturel". Tabèche Mohamed est né le 20 octobre 1950 au village de Taourirt El-Hadjadj (commune de Béni Yenni). Il fréquente l'école primaire du village puis part en France rejoindre son père en 1963 et entre à l'école primaire Général-Camou à Paris dans le VIIe arrondissement, jusqu'en 1967 où il prend goût aux activités artistiques. En 1969, il obtient un CAP en comptabilité à Alger et fait son entrée dans le monde du travail. Muté à Tizi Ouzou en 1979, il est chargé d'ouvrir et de diriger une agence commerciale de vente de produits et matériel électriques. À Tizi Ouzou, il fait connaissance de Mohamed El-Kechaï, Ahmed Azzouzi, Mohamed ou Amar Senane et beaucoup d'autres artistes peintres, dessinateurs et sculpteurs bien connus dans la ville des Genêts. "À l'époque, nous avions décidé de créer une section régionale UNAP (Union nationale des arts plastiques) à Tizi Ouzou, le 2 février 1981, pour relancer les activités artistiques dans la région et regrouper les peintres et les sculpteurs de Kabylie", souligne Mohamed Tabèche qui produit, durant cette période, une dizaine d'œuvres, dont Portrait type kabyle, La faim dans le monde et Les flamants roses, exposées à Constantine en mars 1983, puis à Alger, Souk Ahras, Tizi Ouzou et Ath Yenni... Absorbé par les charges professionnelles et la vie familiale, il observe une longue absence de près d'une trentaine d'années, et ce n'est qu'en 2014 qu'il revient à la peinture, notamment à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, où il renoue contact avec une autre génération d'artistes. Il est à noter que cette belle exposition de peinture prend fin cet après-midi (mercredi) à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. K. Tighilt