Le département de la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Mme Imane-Houda Faraoun, semble déterminé à relancer le projet de la portabilité des numéros. Ainsi, selon une source proche de l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPT), la ministre aurait déjà instruit M. Mohamed-Ahmed-Nacer, président de cette autorité d'entamer des "discussions poussées" avec les trois opérateurs mobiles, afin d'accélérer le processus de mise en œuvre de cette possibilité. D'après la même source, Imane-Houda Faraoun attendait la finalisation du dossier de la 4G et son lancement commercial, pour s'attaquer au chantier de la portabilité des numéros. Selon nos informations, les trois opérateurs mobiles ont été destinataires au début du mois en cours, d'une notification de la part de l'ARPT, leur indiquant de soumettre leurs propositions quant à la mise en place de la portabilité des numéros en Algérie. Que signifie concrètement cette technologie ? Eh bien, elle consiste en la possibilité pour un abonné de conserver son numéro de téléphone en cas de changement d'opérateur. Cette solution, il faut bien le dire, n'est pas nouvelle, elle existe sous d'autres cieux depuis déjà une dizaine d'années. D'ailleurs, les trois opérateurs mobiles activant en Algérie, ont, à plusieurs reprises, manifesté leur "disponibilité" et leur "intérêt" quant à la mise en place de ce service, d'autant plus que la portabilité des numéros ne nécessite pas un investissement important de la part des opérateurs ou de l'Etat. Il est principalement basé sur le "consentement" des opérateurs et le respect des lois régissant le marché des télécommunications. C'est sur ce dernier point que les choses se compliquent. Et pour cause, en Algérie, le législateur de l'époque avait "omis" d'intégrer la portabilité des numéros dans les dispositions de la loi n° 2000-03, fixant les règles générales relatives à la poste et aux télécommunications. Est-ce une entrave qui pourrait compromettre la faisabilité de ce projet ? À en croire la ministre des PTIC, la réponse est négative. "Nous devons dépasser les carcans juridiques de la précédente loi des télécommunications. De ce fait, à mon sens, le vide juridique concernant la portabilité des numéros n'est nullement un frein pour sa mise en place", a-t-elle martelé lors de ses dernières sorties médiatiques. L'ex-président de l'ARPT, Mohamed Toufik Bessaï, avait, au mois d'avril dernier, affirmé que le chantier de la portabilité des numéros est "en cours". Pour rappel, l'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoc), n'a eu de cesse d'appeler les autorités concernées à mettre en place la possibilité de migrer d'un opérateur à un autre, sans pour autant changer de numéro, estimant que c'est un "droit" pour les abonnés. RAMDANE BOURAHLA