"La manière avec laquelle les travaux sont engagés, sans aucun bureau d'études, et qui a suscité la décision du wali de Béjaïa, ne cesse de soulever des questions", a attesté le membre de l'APC, élu du Parti des travailleurs. Le wali de Béjaïa, M. Zitouni, a donné ordre à l'entreprise chargée du projet d'arrêter les travaux d'aménagement de la Place du 1er-Novembre (ex-place Gueydon). Selon des sources proches du dossier, la décision du wali est motivée par la désinvolture des membres de l'exécutif communal qui avaient omis d'engager un bureau d'études pour le suivi de cette opération. Une chose est sûre, une partie des habitants de l'ancienne ville de Béjaïa avait applaudi à cette décision, car elle considère que l'entreprise, chargée de ces travaux,"n'était pas qualifiée". Mais, curieusement, l'exécutif communal, à sa tête le maire ou le vice-président chargé du suivi des travaux, n'a pas jugé utile d'éclairer l'opinion publique sur cette affaire qui ternit un peu plus l'image de l'Assemblée communale. De tous les élus de l'APC, seul le représentant du Parti des travailleurs, Allaoua Mouhoubi, en l'occurrence, a accepté de répondre à nos questions. L'élu reproche à l'exécutif communal son déficit en communication. Un exécutif qui, rappelle-t-il, n'a pas réagi jusqu'à maintenant : "Les gens sont en droit d'être informés sur cette affaire. Pourquoi ce silence ?" Et il a déploré dans la foulée "la récurrence des interventions du wali", ce qui décrédibilise, selon lui, l'Assemblée populaire communale, qui n'a plus d'autonomie vis-à-vis de l'exécutif de wilaya. S'agissant du projet, objet de la décision du wali portant arrêt des travaux, il dira qu'il a été inscrit au titre du budget de la commune en 2013 pour une enveloppe de 20 millions de dinars avec l'intitulé : "Aménagement place du 1er-Novembre." Les travaux devaient consister en le traitement du revêtement de la place dont la vétusté cause des infiltrations aux étages inférieurs. Il s'agissait de retirer les carreaux, de traiter les problèmes d'étanchéité, de brosser et de remettre en l'état les carreaux d'origine, carreaux nobles, à leur place. La délibération a été approuvée par la tutelle : la daïra, donc la wilaya. Celle-ci a été par conséquent destinataire du descriptif des travaux. Allaoua Mouhoubi, qui avait été par le passé vice-président chargé des finances, dira aussi que l'opportunité de l'opération, votée par l'Assemblée populaire, ne saurait être remise en cause. "En revanche, la manière avec laquelle les travaux sont engagés, sans aucun bureau d'études, et qui a suscité, à juste titre, la décision du wali de Béjaïa de faire arrêter les travaux, ne cesse de soulever des questions." Pour l'élu du PT, "les interventions récurrentes du chef de l'exécutif de wilaya sur la réalisation des programmes d'équipement de la commune confirment l'incurie dans l'exécution des travaux", dès lors que le bureau d'études pour le suivi aurait été désigné seulement la veille de la visite du chantier. Plus encore, elles posent incontestablement, ajoutera-t-il, l'organisation obsolète des services de la commune, "qui continuent à fonctionner avec un organigramme totalement dépassé", qui aurait été élaboré à la fin de l'année 1999. Si la suspension des travaux est justifiée par le risque d'affecter le caractère historique et patrimonial de la place, "la résiliation aux torts de l'entreprise devrait être objectivement motivée pour son approbation par l'Assemblée populaire dont la crédibilité et la souveraineté suscitent des interrogations". M. Ouyougoute