Les marchés pétroliers ont vite réagi à l'annonce. Le baril de brut était coté hier en début de séance à 52,82 dollars, s'approchant du plus haut niveau de l'année atteint en juin dernier. L'Opep multiplie ces temps-ci les effets d'annonce pour consolider les résultats de l'accord d'Alger. L'accord d'Alger prévoit une décision de baisse de production de l'organisation fin novembre à Vienne en vue de raffermir les prix du pétrole. En effet, le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, vient d'annoncer à la chaîne de télévision Ennahar qu'une réunion informelle Opep et non-Opep est prévue le 9 octobre en marge du Congrès mondial de l'énergie qui se tiendra à Istanbul en Turquie. Les marchés pétroliers ont réagi à cette annonce. Les prix du Brent ont grimpé en début de séance : le baril de Brent s'échangeait à 52,82 dollars, s'approchant du plus haut niveau de prix sur l'année atteint en juin dernier, à savoir 52,84 dollars. Mais les cours ont légèrement fléchi au cours de l'après-midi pour se stabiliser à 52,45 dollars à cause de la position ambiguë de la Russie. En effet, le ministre russe, Alexandre Novak, a déclaré hier à Bloomberg : "Il ne s'agira que de discussions à Istanbul." Cette déclaration a douché l'espoir d'un accord de principe entre Opep et non-Opep à la veille de la réunion de Vienne. Car il y a lieu de noter que la réussite de l'initiative de l'Opep dépend aussi d'un alignement des pays non-Opep sur la décision de baisse de production contenue dans l'accord d'Alger. Si, lors de la réunion d'Istanbul, l'Opep obtient des pays non-Opep, principalement la Russie, la Norvège et le Mexique, un accord de principe sur la baisse de leur niveau d'extraction, cela constituera un autre pas positif en faveur d'un raffermissement des cours du pétrole. Mais la position russe vient compliquer les choses. En tout état de cause, tout cela devra être consolidé à l'issue de la réunion ordinaire de l'Opep prévu fin novembre à Vienne. On s'attend à ce qu'un accord définitif sur une diminution du niveau actuel de production de l'Opep soit signé dans la capitale autrichienne, incluant une répartition des quotas de chaque pays membre à l'exclusion de l'Iran, du Nigeria et de la Libye autorisés à augmenter leur production. Cet accord sera renforcé si les pays non-Opep imitent l'effort de l'organisation à l'issue ou bien après la réunion de Vienne. Cependant, le ministre de l'Energie a prévenu que la décision de baisse de production de novembre prochain ne jouera son plein effet sur les prix que vers la fin 2017. Il avait auparavant déclaré à la presse qu'il faut 6 à 9 mois pour éponger les stocks de pétrole trop importants actuellement. "L'objectif de l'Opep est de parvenir à une fourchette de prix se situant entre 50 et 60 dollars. Nous espérons des prix du pétrole à 55 dollars en 2017". S'agissant du respect des pays de l'Opep de la décision de baisse de production, il a indiqué qu'un comité de suivi est institué pour surveiller l'application de l'accord prévu à Vienne et qui entrera sans doute en vigueur en janvier prochain. Selon Bouterfa, l'Arabie saoudite a accepté que l'Iran augmente sa production, quitte à ce qu'elle ramène son niveau de production à 10 million de barils/jour, contre 10,5 millions de baris/jour actuellement Cette position a aidé l'Algérie selon le ministre à arracher un accord à Alger. "Plusieurs pays de l'Opep ont atteint leur pleine capacité de production et, une fois que l'Iran aura atteint un niveau de production de 4 millions de barils/jour, on aura évacué un gros problème sur la voie des consensus au sein de l'Opep", a ajouté le ministre. K. Remouche