Depuis l'institution du droit à la retraite anticipée et sans condition d'âge en 1997, sous le poids des directives du FMI dans le cadre du programme d'ajustement structurel, le nombre total des pensions de retraite directes versées bénéficient à hauteur de 52% aux moins de 60 ans. C'est ce que confirme un document du ministère du Travail et de la Sécurité sociale qui précise, par ailleurs, que la charge financière annuelle est estimée à quelques 405 milliards de dinars. "Le bilan cumulé de l'application du dispositif 97-13, de 1997 à 2016, montre que près de 890 000 retraités sont des bénéficiaires de la retraite avant 60 ans, soit 52% du nombre total de pensions de retraite directes servies par le système national de retraite, avec un charge financière annuelle de plus de 405 milliards de dinars", précise, en effet, le document rendu public lors d'une rencontre d'information sur le projet de loi relatif à la retraite. Ce dispositif a entraîné, pour un nombre important de travailleurs, des départs à la retraite anticipée à partir de 50 ans, ce qui a entraîné pour la Caisse nationale des retraites (CNR) "un manque à gagner pour les recettes de cotisations et surtout une augmentation significative de la dépense de retraite", souligne le document, rappelant que le système national de retraite sert actuellement plus de 3 millions de pensions et allocations de retraite pour une dépense globale annuelle de plus de 870 milliards de dinars. Le ratio du nombre de travailleurs cotisants pour un retraité est actuellement à 2,1, alors que la norme pour garantir la viabilité d'un système de retraite est d'au moins 5 actifs cotisants pour un retraité. Pour le ministre de tutelle, "cette situation a engendré des difficultés financières structurelles pour la CNR, qui ont été prises en charge en 2015 et 2016 par la solidarité inter-caisses", notamment "celle de la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas)". M. Mouloudj