Le Parti des travailleurs (PT) a exprimé hier sa profonde indignation après la dernière sortie médiatique du secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saâdani, qui s'en était pris, dans un langage peu respectueux, à plusieurs personnalités nationales, dont l'ex-patron des services de renseignement, Mohamed Mediène, dit Toufik. Le parti s'est, en effet, élevé contre "la décadence politique qui a atteint son paroxysme mercredi 5 Octobre", dans une allusion à la date coïncidant avec la conférence de presse animée par le chef du FLN. Ce qui amène le parti de Louisa Hanoune à réitérer son interpellation au président de la République "responsable devant la nation", sollicité pour mettre un terme aux agissements du patron du FLN. "Ainsi, l'infamie se la dispute à la baltagua, n'épargnant ni l'Etat à travers des insanités et des contrevérités proférées à l'encontre de hauts responsables ni même notre glorieuse Révolution et ses acteurs, violemment offensés", écrit le PT dans un communiqué rendu public hier. Pour le bureau politique de ce parti, qui s'est réuni pour préparer la session du comité central des 14 et 15 octobre, "cette dérive d'une extrême gravité, considérant l'identité de son auteur et sa fonction, établit que les dangers intérieurs sont désormais une menace directe contre la pérennité de l'Etat algérien et donc l'intégrité de la nation". En passant en revue les modifications contenues dans le projet de loi de finances 2017 en préparation, le BP du PT considère que la politique d'austérité que le gouvernement compte imprimer à son action relève de la provocation, mettant en exergue le contexte dans lequel elle intervient, et marquée, selon le parti, par "les scandales de la corruption qui font état de sommes colossales en dinars et en devises détournées à partir des fonds publics". Pour ce parti, "les agressions brutales contre les travailleurs, la jeunesse et les larges couches populaires dans le cadre d'une politique d'austérité meurtrière, ciblant leur pouvoir d'achat (flambée des prix et dépréciation du dinar), leurs acquis sociaux (retraite, gratuité des soins, etc.) relèvent de la provocation". Le PT constate, cependant, que "si la majorité (des Algériens) est accablée par l'austérité, une minorité parmi les nouveaux riches ne paie même pas ses impôts qui s'élèvent à 9 981 milliards de dinars, ne rembourse pas ses crédits (7 500 milliards de dinars) avec la connivence de responsables". "Les transferts sociaux sont amputés de plus de 200 milliards de dinars alors que le budget d'équipement est réduit de plus de 28%. Ce qui entraînera un ralentissement du développement local et national impactant négativement l'emploi et les services publics", poursuit le PT qui considère que le projet de loi de finances 2017 "pousse le pays vers la récession par le recul, déjà très important, de la consommation des ménages, de même qu'il creuse le fossé entre la majorité des citoyens et les institutions". Tout comme pour le projet de loi de finances 2017, le projet de loi sur la santé n'échappe pas à la critique du parti de Louisa Hanoune. "Confectionné en catimini et en dehors de tout dialogue, l'orientation est claire : ce sont l'institutionnalisation et la généralisation de la prédation du secteur public au projet du privé parasitaire sous le couvert de partenariat public-privé", estime, à ce sujet, le PT. H. Saïdani