Depuis la décision d'Alger de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les prix du pétrole ont grimpé de 15%, et si cette décision est respectée, le marché pourra se rééquilibrer "rapidement", a indiqué, hier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE). "Si l'Opep respectait son nouvel objectif, le rééquilibrage du marché pourrait intervenir plus rapidement", a estimé l'AIE, relevant que les prix du pétrole ont grimpé d'environ 15%, autour de 53 dollars le baril de Brent, depuis l'annonce de l'accord d'Alger. À titre de rappel, les pays membres de l'Opep, réunis à Alger le 28 septembre dernier dans une réunion informelle qui s'est transformée en réunion extraordinaire, ont décidé de ramener leur production à un niveau compris entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (mbj), une décision qualifiée d'"historique" depuis la dégringolade du marché en juin 2014. Il faudra souligner que la mise en œuvre de cette décision sera discutée lors de leur réunion du 30 novembre à Vienne, mais l'Agence avertit qu'à ce stade, "il est difficile d'évaluer comment la baisse de production de l'Opep affectera les équilibres du marché". Dans son rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie, basée à Paris, a expliqué que malgré de "timides signes" annonçant que les stocks débordants commencent à se replier, "notre prévision offre-demande montre que le marché — s'il est laissé à lui-même — pourrait rester excédentaire durant la première moitié de l'an prochain", signalant que les stocks commerciaux de l'OCDE ont diminué pour la première fois depuis mars. Dans ce contexte, elle dit s'attendre à une hausse de la demande mondiale de pétrole de 1,2 mbj en 2017, une prévision inchangée par rapport au mois dernier, mais elle a cependant revu à la baisse sa prévision de croissance de la demande de 2016 de 40 000 bj à environ 1,2 mbj. Par ailleurs, le rapport relève un "rebond significatif" de la production de la Libye et du Nigeria et la poursuite de la croissance de celle de l'Iran. La production de l'Irak a atteint un plus haut niveau avec 4,46 mbj, tandis que celle de l'Iran s'est élevée à 3,67 mbj, "légèrement supérieure au niveau moyen de 2011, avant les sanctions internationales", a-t-il détaillé. En dépit du fait que chez les pays non-Opep, la Russie a ouvert à fond les robinets en septembre (11,11 mbj) et a permis d'augmenter de près de 0,5 mbj la production des pays non-Opep, l'AIE fait observer que sur un an, l'offre est toutefois en retrait de 0,9 mbj en raison du ralentissement de la production aux Etats-Unis et en Chine, soulignant que la production mondiale a atteint, en septembre, 97,2 mbj, en hausse de 600 000 bj sur un mois. En ce qui concerne la consommation mondiale, le rapport a estimé qu'elle connaîtra une faible croissance en raison, a-t-il expliqué, d'une décélération en Chine.