Le corps a été retrouvé dans un sac de jute, la tête et les membres supérieurs sectionnés. Une femme et ses trois filles auraient été appréhendées. Le corps d'un petit garçon a été retrouvé découpé en morceaux dans un sac de jute, moins de 48 heures après la disparition de Dariah Ahmed Yacine à Mazer, village situé à 170 km au sud de Béchar. En effet, un maçon a découvert dans la matinée d'avant-hier jeudi, dans un terrain à lotir, situé à 500 m du domicile familial de Yacine, le cadavre d'un petit garçon qui pourrait être celui de l'enfant disparu. Jusqu'à hier, tard dans la soirée, l'identité du corps sans vie n'a pas encore été établie avec certitude, mais les habitants de ce village affirment que le cadavre retrouvé serait celui du gamin disparu. Les habitants de Mazer, qui sont en attente des résultats de l'analyse ADN, ont organisé, jeudi en fin de journée, une marche de protestation et de soutien à la famille de l'enfant disparu, d'une part, et pour demander l'exécution de la peine de mort dans ce genre de crime, d'autre part. D'autres marches de soutien seront organisées dans les prochaines heures à travers plusieurs communes de la wilaya. Pour sa part, la Direction de l'éducation de Béchar a mobilisé des conseillers d'orientation pour le soutien psychologique des enfants de cette région du sud du pays. Il est à rappeler que Dariah Ahmed Yacine est âgé de 6 ans. Son père est enseignant à l'école coranique du village depuis plus de 20 ans et est originaire de Talmine (Adrar). Selon des proches de la famille de Yacine, ce dernier est sorti mardi après-midi avec ses amis pour fêter l'Achoura au village, connu pour ses coutumes et où les portes des maisons restent ouvertes toute la journée. Après avoir constaté que Yacine n'est pas rentré à la maison comme d'habitude, ses parents ont alerté les services de sécurité qui ont aussitôt déclenché une enquête. Elève de 1re année primaire, Yacine est connu pour son calme et sa gentillesse. Il a deux sœurs : la première est au lycée et la deuxième au CEM d'Igli. Après 48 heures de la disparition de Yacine, la maman et le papa demeurent sous le choc et subissent une terrible pression suite aux informations non officielles qui circulent dans le village à propos de la disparition de leur enfant. Dans cette cité, nous avons constaté que la mobilisation des habitants de Mazer et de toute la région reste intacte. Des dizaines de familles continuent d'affluer au domicile des parents de Yacine pour assister leurs proches dans cette dure épreuve. À proximité du domicile de Yacine, plusieurs véhicules de la gendarmerie, à leur bord plusieurs éléments, sont stationnés pour assurer la sécurité des lieux et éviter d'éventuels débordements. L'enquête de la Gendarmerie nationale n'a pas encore déterminé les circonstances exactes de cette disparition, mais l'hypothèse la plus plausible est celle de l'enlèvement par des ravisseurs pour des raisons non encore déterminées. Par ailleurs, une femme et ses trois filles auraient été appréhendées par les services de sécurité, à en croire des sources proches du procureur de la République. La nouvelle de la découverte du cadavre a ravivé les angoisses et les peurs que suscitent les rapts d'enfants, souvent suivis d'assassinats. D'aucuns ont encore en mémoire la tragique fin de la petite Nihal Si Mohand, dont n'ont été retrouvés que des ossements éparpillés dans un vaste champ, plus de deux semaines après sa disparition, au village Aït Abdelouahab dans la commune d'Aït Toudert, dans la wilaya de Tizi Ouzou. L'enquête et les analyses effectuées ont conclu à un assassinat. Un assassinat dont l'auteur n'est toujours pas identifié et le mobile pas encore déterminé. Réagissant à un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur, les autorités ont décidé de la mise en place d'un dispositif d'alerte. R. R.