Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, s'est exprimé concernant le déficit des joueurs locaux après que des voix sont montées au créneau pour accuser la fédération d'être derrière cette marginalisation du joueur local. "Au jour d'aujourd'hui nous possédons un large et judicieux choix des joueurs algériens évoluant dans des grands clubs européens. Ceci dit, il y a des joueurs locaux à qui on fait appel à chaque fois en équipe nationale. Je m'adresse à ceux qui nous critiquent et nous accusent soi-disant de marginaliser le joueur local, qu'ils nous ramènent un Mahrez local, un Feghouli local, un Slimani local ou encore un Bentaleb et on fera avec eux une nouvelle équipe nationale. Il ne faut pas exagérer, et je dirais que c'est de l'ignorance de la part de certains de la valeur individuelle de chaque joueur. Je dirais même que ce sont des critiques qui sabotent notre équipe nationale. Ceux qu'on surnomme les joueurs émigrés sont plus nationalistes que certains Algériens d'ici. Ce qu'ils ont donné au pays, beaucoup d'Algériens d'ici ne l'ont pas fait", a justifié le premier responsable du foot algérien lors d'une intervention à la télévision algérienne. "Je suis reconnaissant envers un seul entraîneur en Algérie, c'est le défunt Kermali" Raouraoua dément également qu'il ne s'est jamais immiscé dans le travail du staff technique. "Tout ce qui est technique est propre à l'entraîneur. Au niveau de la fédération et en tant que responsable de cette instance, nous ne nous sommes jamais et au grand jamais immiscés dans le travail de l'entraîneur. Ce dernier, et dès qu'il signe son contrat, est responsable. Nous, au niveau de la FAF, nous sommes responsables de l'organisation et de la logistique et tout ce qui entoure l'EN. Tout ce qui est technique est propre à l'entraîneur", a-t-il expliqué, et d'ajouter : "Le sélectionneur national convoque les joueurs en forme concernant le match qu'on va jouer, ce sont ses choix et je n'ai pas le droit de lui dicter ce qu'il doit faire ou pourquoi il a convoqué tel ou tel joueur." Le seul technicien local valable à ses yeux reste le défunt Kermali : "Personnellement, je suis reconnaissant envers un seul entraîneur en Algérie, c'est bien Abdelhamid Kermali que Dieu ait son âme, c'est le seul qui a offert à l'Algérie une coupe d'Afrique des nations." Par ailleurs, Raouraoua n'a pas été tendre envers certains anciens joueurs : "Certains de ceux qui nous critiquent ne savent pas encore comment gérer une sélection nationale moderne, ils sont bloqués avec leurs idées des années 70 et 80. Il ne faut pas oublier que cette EN s'est qualifiée dernièrement à deux phases finales de Coupe du monde, il ne faut pas être ingrat envers cette équipe. Il y a des gens qui parlent de cette équipe nationale alors qu'ils sont passés par là et n'ont récolté qu'un seul point en Coupe d'Afrique et n'ont pas réussi à travailler dans un club plus de 3 matches et n'ont pas le niveau de travailler ! Ils parlent comme si ils sont toujours des champions alors que les vrais champions sont les joueurs d'aujourd'hui, les champions ne sont plus ceux des années 80, mais plutôt ceux de 2016, c'est de la jalousie. C'est eux l'équipe nationale. Certains sont même sans diplôme et n'ont même pas le droit d'entraîner en Ligue 1, chez nous, et osent nous critiquer. Qu'ils aient étudié d'abord !"
"Vahid Halilhodzic de retour ? Oubliez !" Le premier responsable de la FAF a même évoquer l'ex-sélectionneur national Vahid Halilhodzic que certains ont donné de retour en Algérie : "Que ceux qui parlent du retour de Halilhodzic par exemple aillent le chercher eux même. Oubliez !", avant d'enchaîner par rapport au nombre important de sélectionneurs que la FAF a consommés ces dernières années : "Ce n'est pas propre à nous, c'est un phénomène mondial, après chaque grande compétition plusieurs nations ou clubs opèrent des changements d'entraîneur ou de staff technique. Après la phase finale de la Coupe du monde, des fois plus que la moitié des entraîneurs partent. En Coupe d'Afrique, la même chose. Lors d'un échec de qualification également. Vous n'avez qu'à voir ces derniers temps combien de sélections africaines ont changé d'entraîneur !" Le successeur de Rajevac est soumis à un budget restreint, avoue Raouraoua : "On nous reproche de n'avoir pas ramené un grand sélectionneur. Qu'on sache que ces grands entraîneurs coûtent plus de 500 000 euros par mois, que ceux qui souhaitent voir ce genre d'entraîneur à la tête de la sélection nationale nous aident financièrement. Je suis incapable de recruter un entraîneur qui exige 6 milliards de centimes par mois, c'est hors budget !" Raouraoua promet concernant le reste de la compétition des éliminatoires de la CM 2018 : "Nous allons faire de notre possible et même plus pour atteindre notre objectif et nous qualifier au Mondial russe de 2018. Nous sommes tombés dans un groupe composé de 3 mondialistes et d'un champion d'Afrique, la mission n'est pas facile, il y aura encore des matchs difficiles, nous avons l'habitude de gagner des matches à l'extérieur et nous allons travailler pour ça. Les joueurs, le staff et la fédération sont tous conscients de la tâche qu'il faut accomplir." A. I.