L'approche par les compétences est la méthode canadienne expérimentée dans quatre secteurs avant sa généralisation à toute la formation professionnelle. Former une main-d'œuvre à compétence 100% est le défi que lance le secteur de la formation professionnelle. “L'approche par les compétences dans la formation professionnelle” est, en fait, une formule que les Canadiens ont adopté il y a près d'une dizaine d'années. Les résultats positifs enregistrés depuis ont encouragé les experts du Québec à proposer cette méthode dans le cadre de la coopération algéro-canadienne. Coïncidant avec la refonte du département de M. Khaldi, la proposition canadienne ne pouvait que bien tomber. Les spécialistes algériens se sont intéressés au dispositif canadien portant “ingénierie de formation selon l'approche par les compétences”. Un don de 2,6 millions de dollars canadiens couvre les deux années d'expérimentation de cette formule. Approuvé le 12 mai 2003, le protocole d'accord du projet a été signé officiellement le 15 mars dernier à Alger. Sa mise en œuvre est confiée à l'Agence canadienne CIDE (Consortium international de développement en éducation). Une journée d'information et de sensibilisation a été organisée, hier, à l'INSP en présence d'experts canadiens, de responsables d'instituts de formation, de représentants de divers ministères et entreprises. Les deux experts canadiens Voyer Germain et Nelson Nadeau ont expliqué la nouvelle approche par les compétences et sa faisabilité en Algérie. Il s'agit, selon les deux conférenciers, de transférer le savoir-faire en matière d'ingénierie de formation aux responsables algériens. Pour ce faire, une phase d'expérimentation sera lancée dans quatre secteurs de formation où une forte demande de main-d'œuvre est enregistrée. Il s'agit des secteurs de la gestion de l'eau, de la maintenance auto, du froid et de la climatisation et des arts et industries graphiques. Trente futurs encadreurs (directeurs, intendants et enseignants) suivent actuellement une formation dans le domaine de l'ingénierie de formation basée sur l'approche par les compétences. Ils auront eux-mêmes à encadrer les enseignants exerçant au sein de leurs établissements. Une première évaluation du nouveau dispositif et de la période d'expérimentation aura lieu dans deux années. La généralisation de la formule dépendra de cette évaluation. Les responsables du secteur sont confiants et évoqueront déjà des résultats positifs. Le directeur de l'INSP, en charge du projet, est très optimiste et n'exclut pas la généralisation de la méthode canadienne. Un optimisme que, selon toute vraisemblance, le premier responsable de la formation professionnelle ne semble pas partager. M. Khaldi, qui a pris part à l'ouverture des travaux du séminaire, a “rangé de côté le discours politique préparé” par ses collaborateurs et a plutôt préféré posé neuf questions concoctées en cours de route. Il est vrai qu'une main-d'œuvre fraîchement diplômée des centres de formation professionnelle avec une compétence à 100% paraît surréaliste. Les Canadiens l'ont fait et les Algériens n'en demandent pas mieux. Le défi est lancé, attendons les résultats. M. B.