Après la décision du RND de retirer ses élus, son allié dans la coalition hésite et propose une solution globale à la crise que connaît la Kabylie depuis avril 2001. Le Front de libération nationale (FLN) envisage le retrait de ses élus locaux de la Kabylie “si cela aide à la résorption de la crise”. C'est ce qu'a déclaré hier Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du parti au sortir de la réunion du secrétariat de l'instance exécutive (composé de Saïd Bouhedja, Amar Saïdani, Abdelkrim Abada, Salah Goudjil, Abdelaziz Belkhadem, Abdelkader Bounekraf, Amar Tou) tenue au siège national de cette formation à Hydra (Alger). À la question de savoir si le parti de la majorité dans les assemblées locales élues (APC et APW), à l'Assemblée populaire nationale (APN) et au gouvernement allait emboîter le pas au Rassemblement national démocratique (RND), qui a décidé de retirer ses élus locaux des wilayas de Kabylie, le week-end dernier, Belkhadem a déclaré : ”Si cela aide à la résolution de la crise en Kabylie,” tout en expliquant qu'“au FLN nous soutenons toute initiative à même de sortir la région de Kabylie de cette crise”. De quelles initiatives s'agit-il ? Belkhadem ne dira rien à ce sujet. Mais selon une source proche du FLN, le secrétariat de l'instance exécutive du parti a chargé son secrétaire général (SG) de prendre langue et de mener des concertations avec l'ensemble des parties pour arriver à un consensus autour du règlement de la crise en Kabylie. Les parties devant être contactées par le premier responsable du FLN sont “le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et les partis politiques implantés et représentés dans la région dont essentiellement le FFS”, a indiqué notre source. Interrogée sur les raisons qui empêchent le FLN de décider d'emblée du retrait de ses élus locaux de la région de Kabylie, notre source, qui dit refuser “une solution partisane à la crise en Kabylie”, met également en avant la possibilité que le Front des forces socialistes (FFS), parti détenant par ailleurs la majorité en Kabylie maintienne ses élus en place. “Si nous retirons nos élus des assemblées locales en Kabylie, le FFS pourra camper sur ses positions et refuser leur retrait, ce qui fait que la dissolution des assemblées locales n'aura pas lieu”, dira-t-il avant d'ajouter sur un ton interrogatif : “Et même s'il y a dissolution des assemblées locales élues, est-ce que cela réglera définitivement la crise en Kabylie ?” “Ce n'est pas évident”, répond-il tout en indiquant que “c'est pour cela que nous envisageons une solution globale et concertée dans un cadre étatique et non partisan avec tous les protagonistes de la crise”. Plus explicite, Saïd Bouhedja, le chargé de la communication au FLN, qui a souligné la disponibilité du FLN à “aider du mieux qu'il peut pour mettre fin à la crise en Kabylie”, a expliqué que son parti “qui prend souverainement ses décisions a besoin de mûrir la question avant de rendre publiques ses positions”. Le FFS reviendra-t-il sur sa décision de maintenir ses élus comme affirmé par son premier secrétaire national pour permettre au FLN et au RND d'atteindre leur objectif ? La question reste entièrement posée. N. M.