Pour les cadres syndicaux des unités de Rouiba, cette décision de licenciement est liée directement à l'installation d'une section syndicale au niveau de cette unité. Pour exprimer leur solidarité avec des syndicalistes licenciés, les représentants des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba ont décidé de programmer un rassemblement devant le siège de l'unité UPS (United Parcel Service) spécialisée dans la distribution du courrier en Algérie. Les syndicalistes se disent solidaires avec le secrétaire général de la section syndicale, licencié, selon eux, abusivement et illégalement par le responsable de cette unité. "Le privé en Algérie ne reconnaît ni la loi ni le droit syndical et les inspecteurs de travail ne font pas leur boulot, c'est pourquoi, nous devons lancer un message fort à tous ceux qui violent la loi et portent atteinte au droit syndical", affirme un syndicaliste de la SNVI. Pour étayer leurs propos, ils exhibent à la presse une lettre de licenciement de deux lignes et qui ne porte ni date ni références signifiant le licenciement de cet employé pour "utilisation de matériel de l'entreprise sans autorisation". Pour un membre de la section syndicale, cette décision est une violation de la loi 90/11 qui ne prévoit nullement dans son article 73 un tel motif susceptible d'entraîner une telle décision. Outre cette lettre laconique qui donne la véritable image du fonctionnement de certaines entreprises privées, l'employeur aurait refusé, selon les syndicalistes, l'installation d'une section syndicale dans son unité. "J'ai 14 ans de service avec cette unité et j'ai été considéré comme le meilleur employé, mais quand j'ai présenté le PV de la section syndicale aux responsables, on m'a licencié", a-t-il affirmé. Pour les cadres syndicaux des unités de Rouiba, cette décision de licenciement disproportionnée est liée directement à l'installation d'une section syndicale au niveau de cette unité et n'a rien à voir avec la faute prétendue. Les syndicalistes s'interrogent également sur le retard mis par l'inspection du travail pour rétablir dans son droit ce syndicaliste. "Nous ne pouvons plus supporter les violations des lois de la République et les exactions commises à l'endroit des travailleurs et de leurs représentants, notamment ceux exerçant dans le secteur privé", disent-ils. Ils menacent ainsi de recourir aux rassemblements et autres sit-in pour se faire entendre. "Si l'inspection du Travail tergiverse pour appliquer la loi, nous allons rassembler 5 000 travailleurs devant cette unité et nous n'hésiterons pas à renouveler cette action à chaque fois que des syndicalistes sont sanctionnés abusivement", affirment les responsables des sections de Rouiba. Des exemples de licenciements abusifs sont légion, principalement dans le secteur privé où il n'existe ni convention collective, ni règlement intérieur, ni comité de participation. "Bien que des accords aient été signés par le patronat, l'UGTA et le ministre du Travail pour la mise en place de syndicats et de convention collective, rien n'a été fait et aucune mesure n'a été prise par le ministère du Travail qui est le garant de l'application de ce protocole", affirme un responsable syndical. M. T.