à travers cette action de protestation, les syndicalistes entendent adresser un message fort aux autorités à propos de la situation sociale des travailleurs. Les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba et leurs représentants vont faire, aujourd'hui, une démonstration de force à Alger où ils vont se rassembler devant le siège de la Centrale syndicale, avant d'effectuer une marche qui va les mener successivement au siège du ministère de l'Industrie et celui du Travail et de la Protection sociale. Les syndicalistes, qui seront appuyés par des centaines de travailleurs, vont réitérer les mêmes revendications exprimées, la semaine dernière, lors de la réunion tenue au siège de l'union locale UGTA à Rouiba, en présence de l'inspecteur général du ministère du Travail et celui de l'union de wilaya d'Alger. Lors de ce conclave auquel ont pris part de nombreux travailleurs et syndicalistes licenciés abusivement par leurs employeurs, il a été question surtout du non-respect de la législation du travail par certains dirigeants d'entreprises publiques et privées, du refus d'installation de sections syndicales, du recours abusif à la justice pour trancher des questions liées au droit du travail, de l'absence de conventions collectives dans les entreprises privées, du licenciement illégal, du harcèlement des travailleurs et leurs représentants, et du recours à des cadres retraités pour gérer des entreprises au détriment des jeunes cadres diplômés. Les syndicalistes de Rouiba reprochent surtout à certains directeurs de SGP (Société de gestion et participation) leur connivence avec des directeurs généraux et d'unités dans le pourrissement de la situation. Les syndicalistes sont allés jusqu'à accuser ces responsables de chercher à provoquer “l'explosion de la zone industrielle pour des desseins inavoués”, comme ils l'avaient déjà souligné dans la déclaration du 1er décembre 2011. Ils affirment que les ministères concernés sont mal informés de la situation et que certains dirigeant d'entreprise et de SGP balancent de fausses informations aux ministres sur la situation de leur entreprise et le respect de la législation du travail. Les travailleurs de la zone industrielle, qui ont reçu dernièrement l'appui de l'état-major de l'UGTA, semblent décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, d'autant plus que les lettres envoyées par M. Sidi-Saïd aux deux ministres concernés sont demeurées sans réponse à ce jour. Si le ministre du Travail, Tayeb Louh, a préféré récemment déléguer son inspecteur général pour rassurer les syndicalistes, celui de l'Industrie est toujours aux abonnés absents, ce qui apporte de l'eau au moulin des travailleurs et leurs délégués, visiblement résolus à se faire entendre. M. T.