Le départ, sinon la destitution, d'Amar Saâdani de la direction du Front du FLN ouvre une nouvelle ère dans la conduite des affaires du parti, une mission désormais confiée à l'ancien ministre de la Santé, Djamel Ould Abbes, mais pas forcément de grands chamboulements dans la composante des structures du parti. En tant que membre le plus âgé parmi ses compères du comité central (CC), Ould Abbes a été, en effet, plébiscité juste après la démission d'Amar Saâdani. Ce qui serait conforme aux statuts du FLN, la session du CC étant alors toujours ouverte. L'article 36 des statuts adoptés lors du 10e congrès s'avère, de ce fait, caduc. Cet article stipule qu'en cas de vacance du SG du parti, le plus âgé parmi les membres du CC sera désigné, de fait, "SG intérimaire" pour gérer les affaires du parti avant la convocation, dans un délai d'un mois, d'une session extraordinaire du CC pour l'élection du SG du parti. Cela n'empêche pas certains observateurs, notamment les redresseurs du parti, de crier au fait accompli, estimant que cette interprétation des statuts est avancée par la direction du parti pour faire diversion et "imposer" Ould Abbes à la tête du parti jusqu'au prochain congrès. De leur point de vue, Djamel Ould Abbes ne peut être que SG intérimaire jusqu'à son (éventuelle) élection, en présence d'autres candidats, en session extraordinaire du CC qu'il doit, selon eux, convoquer dans un délai de 30 jours. La mission d'Ould Abbes, âgé de 83 ans, s'annonce donc des plus compliquées, tant il devra faire face, comme son prédécesseur, à la fronde des redresseurs. C'est ainsi qu'il envisage de les intégrer dans les listes de candidatures du parti aux prochaines législatives. Cela suffira-t-il à remettre le FLN sur les rails ? F. A.