La démission-surprise d'Amar Saâdani du poste de secrétaire général du FLN a été unanimement "saluée" par les redresseurs du parti, lesquels appellent désormais à la tenue d'un "congrès" pour l'élection légale d'une nouvelle équipe dirigeante et l'unification (ou réunification des militants authentiques. Se disant "pas du tout surpris" par cette démission qu'ils pensent être un "limogeage" déguisé. "Nous ne sommes guère surpris de cette démission même si nous nous attendions plutôt à son limogeage. En fait, c'est un limogeage emballé dans une démission", juge Layachi Daâdoua, meneur de l'aile dite comité de redressement de la ligne du FLN, appelant à la convocation d'un congrès extraordinaire dans le respect des statuts du parti. Il s'étonne ainsi du fait que Djamel Ould Abbès se déclare d'ores et déjà successeur d'Amar Sâadani. Ce qu'il qualifie d'entreprise illégale tant est que les statuts du parti sont plus que clairs à ce titre. M. Daâdoua mettra en avant l'article 36 des statuts du FLN stipulant qu'après démission du SG du parti, celui qui lui succédera aura le statut de SG intérimaire et doit convoquer une session extraordinaire du comité central dans un délai d'un mois — soit le 22 novembre prochain pour le cas de Djamel Ould Abbès — pour l'élection du SG du parti. De son côté, Abderrahmane Belayat, chef de file d'une autre aile de redresseurs, estime que la démission de Saâdani "est une très bonne chose pour que le parti puisse enfin s'engager sur le chemin de la légalité", tout en appelant également à la tenue, le plus tôt possible, d'un congrès unificateur. À ceux ayant accompagné Amar Saâdani durant son règne marqué, regrette-t-il, par "le rapt et le kidnapping de la légalité", Belayat suggère de revenir à "un meilleur comportement pour permettre au parti de repartir sur des bases légales". Un appel qu'il adresse aussi bien au président de la République et président statutaire du FLN qu'au SG intérimaire et à l'ensemble des membres du BP et CC du parti. Belayat ne manque pas de réitérer sa menace de concurrencer les listes du FLN qui seront présentées aux prochaines élections dans le cas où elles ne seraient pas élargies à l'ensemble des militants désireux de se porter candidats. À son tour, Abdelkrim Abada, meneur du mouvement pour le redressement et l'authenticité, qui estime que la démission de Saâdani est loin d'être une décision spontanée, juge que l'occasion est venue de "remettre le parti sur de bons rails". S'il se dit également favorable à la tenue d'un congrès pour le redressement du parti, M. Abada juge, néanmoins, que ce congrès devra être différé pour l'après-législatives. Farid Abdeladim