"Pas de remise en cause des acquis sociaux", a déclaré, hier, Mohamed El-Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, lors du point de presse tenu en marge de la rencontre des cadres de la Casnos et l'inauguration de la nouvelle agence de wilaya sise à El-Biar. L'occasion pour le premier responsable du secteur de revenir sur l'actualité empreinte de mouvement de grève et d'avertir : "Il ne faut pas tromper l'opinion publique en entretenant l'amalgame entre le dossier de la retraite et celui du code du travail." Il explique : "Le document est encore au stade de maturation. On le présentera ensuite, comme il est de mise, aux partenaires sociaux, à la tripartite avant de le présenter au Conseil du gouvernement puis au Conseil des ministres. Or, celui relatif à la retraite, je l'ai récemment dit et je le réitère aujourd'hui, il est déjà en examen au Parlement et précisément à la Chambre basse." Pour ce qui est des deux journées de protestation décrétées par les syndicats dont, notamment, ceux de l'Education et de la Santé, le ministre assénera : "Ce qu'ils demandent est anticonstitutionnel." Et d'argumenter : "Il n'est nullement dit dans la Constitution que le gouvernement présente les projets de loi aux syndicats avant de les envoyer au Parlement." Sans fermer les portes du dialogue aux syndicats, le ministre n'a pas manqué d'émettre des messages en procédant à des comparaisons pour l'âge de la retraite : "L'âge de départ à la retraite est relativement bas en Algérie arrêté à 60 ans si on le compare à celui de l'Espagne et de l'Italie fixé à 63 ans et 67 ans pour l'Allemagne." Et de s'indigner : "Comment peut-on concevoir des départs à 45 ans notamment dans le secteur de l'Education pour une retraite de 50% en puisant dans les cotisations de ceux qui continuent à travailler et d'aller enseigner dans des garages." Des rentrées d'argent illégales, selon le ministre qui revient sur les métiers de pénibilité en confiant qu'"une commission se penche sur le sujet". El-Ghazi abordera, par ailleurs, le volet emploi en révélant que le taux de chômage est passé de 11,2% en septembre 2015 à 9,9% en avril 2016, soit 1,3% de gagné tout en déplorant le faible d'intérêt des jeunes, pour deux secteurs pourvoyeurs d'emploi par excellence : "Il existe 200 000 postes d'emploi vacants dans le secteur de l'agriculture et dans celui du BTPH." Pour ce qui est de la loi de finances 2017, le ministre a indiqué qu'"il y aura quelques corrections concernant la gestion sans toucher au budget équipement sauf pour quelques projets qui ne sont pas jugés urgents". De son côté, Chawki Youcef Achek, directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale des travailleurs non salariés (Casnos), a assuré que "les recettes se sont sensiblement améliorées depuis l'entrée en vigueur de la LFC 2015, notamment la disposition qui stipule l'exonération totale des majorations et pénalités de retard, ainsi que l'octroi d'échéanciers de paiement pour les non-salariés débiteurs". Il fera remarquer que "les cotisations ont augmenté de 68%". Il a estimé que "tous les indicateurs sont au vert", tout en indiquant que "la moyenne d'âge des cotisants est de 44 ans". Ce qui est, à son avis, "de bon augure" pour la stabilité de la caisse. Il révélera, au passage, que "les recettes sont de l'ordre de 64,8 milliards de dinars". Nabila SaIdoun