Noureddine Yassaâ, le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) a accordé une interview au journal électronique du centre qu'il dirige à travers laquelle il s'exprime sur nombre de sujets ayant trait au développement des énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique. Rappelant les objectifs de ce programme (22 gigawatts à l'horizon 2030), il estime que les solutions sont d'abord liées à l'efficacité énergétique. "Il faut arrêter de gaspiller de l'énergie... en second lieu, intégrer les énergies renouvelables dans le mix énergétique national pour, justement, libérer des volumes de pétrole et de gaz à l'exportation ou pour des applications non combustibles comme la pétrochimie, l'industrie des engrais, le plastique, l'industrie cosmétique, etc." Sur le financement du programme, il dira : "Pour investir dans le renouvelable, il faut des financements. Or, nombreuses sont les compagnies qui posent cette problématique, laquelle se complique en cette situation de crise." Evoquant les possibles financements dans le cadre de l'accord climat, il avance le chiffre de 10 milliards de dollars d'aide pour la transition énergétique en Afrique. "Il faut que l'Algérie se prépare à arracher sa part de financement." Sur la question du relèvement des prix de l'énergie, il plaide pour un effort à faire en termes de sensibilisation de la population, quant au gaspillage de l'énergie. Ajoutant néanmoins que la politique actuelle des tarifs de l'énergie n'encourage pas cette prise de conscience. Enfin, concernant la structure de la consommation de l'énergie, il dira : "On constate que la part du lion en termes de consommation est réservée à la distribution grand public, soit le secteur du bâtiment (tertiaire), et non pas aux secteurs productifs. 40% de l'énergie sont consommés dans les bâtiments, 30% dans le transport. On consomme 70% de l'énergie dans des secteurs non productifs."