Le Pr Salaheddine Bendib, chef du service radiologie du CPMC, a estimé, hier, lors de la journée de prévention et de dépistage du cancer du sein, organisée par l'association El-Amel, que le dépistage précoce réduit de "25%" le taux de mortalité. D'où, toute l'importance de la récente opération pilote menée, entre janvier et septembre 2016, exclusivement dans les zones rurales et les régions les plus enclavées du pays, par l'association El-Amel du CPMC d'Alger, en collaboration avec le ministère de la Santé et les équipes multidisciplinaires de différentes structures publiques spécialisées. C'est particulièrement cette opération "réussie" qui a été présentée, hier, lors de la rencontre marquée par les interventions d'éminents professeurs qui ont unanimement salué, au passage, le long travail effectué, ces dernières années, par l'Association El-Amel dans les domaines de la sensibilisation et du dépistage de cette maladie dont l'incidence est en permanente augmentation. Selon les tout nouveaux registres du cancer établis dans le cadre du fameux Plan cancer et présentés à l'occasion, les nouveaux cas de cancer du sein sont estimés à 10 000, en 2014, sur un ensemble de 42 000 nouveaux cas, tous types de cancers confondus. En plus de la sensibilisation des femmes rurales sur cette maladie dont l'incidence est en permanente augmentation, l'opération avait rendu possible l'accès au dépistage du cancer du sein aux femmes concernées d'au moins 43 communes à travers 13 wilayas des quatre coins du pays. L'opération, explique dans son intervention Mme Hamida Kettab, secrétaire générale de l'Association El-Amel, a permis le dépistage de "3 525 femmes dont 24 cas s'étaient révélés positifs", soit une moyenne de 7 cas sur 1 000 femmes dépistées. L'opération, faut-il le rappeler, a été rendu possible grâce au mammobile, un camion équipé d'un mammographe et d'un centre d'imagerie radiographique, acquis, depuis 2012, par l'association, avec la contribution des équipes spécialisées de différentes structures publiques. Le Pr Kamel Bouzid, chef du service oncologie du CPMC, a longuement insisté sur la nécessité d'aller vers un dépistage de masse organisé. Ce qui, explique-t-il, contribuerait à "freiner" l'incidence de la maladie et permettre une meilleure prise en charge des personnes atteintes. M. Bouzid qualifie, au passage, l'établissement des registres régionaux du cancer d'"initiative louable". Le professeur regrette, en revanche, que les structures sanitaires soient encore et toujours otages des "administratifs et autres personnels non formés, pour ne pas dire médiocres, lesquels imposent leurs lois aux professionnels intègres et animés de bonne foi". Farid Abdeladim