Les syndicalistes de l'éducation nationale n'excluent pas l'éventualité du boycott des examens de fin d'année. Les syndicats autonomes sont décidés à arracher leurs droits. Une autre grève nationale est décidée pour les 13 et 14 avril prochains par la Coordination des syndicats autonomes. Celle-ci comprend, entre autres, le Cnes, le Snpdsm, l'Unpef, le Snapest, le Snte, le Snpsp, le Snpssp, le Snapap et le Satef. De son côté, l'Intersyndicale de la Fonction publique (Cnapest, Snem, Satef, Snapap, Snte et le Ceca) a opté pour une grève nationale de trois jours, à savoir les 13, 14 et 15 du mois en cours, suivie d'un sit-in le dernier jour devant le Palais du gouvernement. Les organisations ont ainsi fait converger les deux jours communs de grève pour faire aboutir leurs doléances. Lors d'une conférence de presse, animée hier, les syndicalistes de la Coordination ont estimé que le mouvement sera, pour cette fois-ci, plus important. «Sur le point qualitatif, la grève sera meilleure puisque la force des syndicats autonomes sera plus mesurée durant ces deux jours communs», considèrent les syndicalistes. «Nous sommes en train de mettre une pression cyclique. La protestation s'inscrira dans la durée jusqu'à ce que nos revendications soient concrétisées», insiste le Dr Lyès Merabet, porte-parole de la coordination. De son côté, M.Lemdani, secrétaire national à l'information du Cnapest qui fait partie de l'intersyndicale, dira que la mobilisation des travailleurs sera «historique et unitaire». Ce vaste mouvement de protestation sera soutenu également par l'adhésion du Conseil des lycées d'Alger ainsi que la Coordination nationale des lycées techniques et technicums à l'appel de la coordination pour observer un débrayage les 13 et 14 avril aussi. Les syndicalistes sont même prêts à radicaliser la protestation. D'ailleurs, les syndicalistes de l'éducation nationale, Meziane Meriane du Snapest et Boudjnah du Snte, n'ont pas exclu l'éventualité du boycott des examens de fin d'année si aucune réponse positive n'est donnée à leurs doléances. Les conférenciers ont également réagi aux dernières déclarations du ministre du Travail qui a reconnu l'Ugta comme le seul syndicat représentatif dans la Fonction publique et dans le secteur économique. Pour le Dr Merabet, c'est une démarche «irresponsable» de la part des pouvoirs publics. «Nous ne cesserons pas de le dire, nous sommes demandeurs de dialogue et nous sommes désolés de constater, encore une fois, que nos responsables, notamment Tayeb Louh, sont en train de jeter de l'huile sur le feu», rétorque-t-il. «Il ne faut pas être dupe. Les syndicats autonomes sont les seuls représentants des travailleurs de la Fonction publique», martèle, de son côté, M.Meriane avant que le Dr Mohamed Yousfi du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique affirme que «les syndicats autonomes représentent 70% parmi les fonctionnaires syndiqués». Pour M. Lemdani, la représentativité ne se décrète pas par l'administration, elle est acquise sur le terrain. «Douter des syndicats autonomes relève d'une volonté de nier l'existence d'une réalité dérangeante pour certains». Ainsi, les mêmes revendications sont retenues par les deux organisations syndicales pour ce mouvement. Il s'agit du respect des libertés syndicales et la reconnaissance des syndicats autonomes en tant que partenaires à part entière, la révision de la grille des salaires en prenant en considération l'inflation et la détérioration du pouvoir d'achat et la valeur du point indiciaire jugé en deçà de ce qui devait être proposé, l'intégration des contractuels et enfin l'ouverture du débat sur le régime indemnitaire.