Le scientifique s'interroge comment l'EPH de la wilaya de Médéa a pu mettre en place une unité neurovasculaire alors qu'aucune des structures de santé que compte Alger, la capitale, dont le CHU Mustapha, n'a même pas pu en créer une seule. Les scientifiques se sont regroupés, hier, à Blida, à l'occasion de la Journée mondiale de l'AVC, organisée tous les 19 octobre pour évaluer les avancées de la médecine dans le domaine des accidents vasculaires cérébraux (AVC). En Algérie, la situation est alarmante. Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme et lancent un appel à la tutelle pour mettre les moyens nécessaires afin de lutter contre cette pathologie qui ne cesse de gagner du terrain avec 50 000 nouveaux cas par an. Un accident vasculaire cérébral est une affection qui survient à la suite d'un problème au niveau des artères du cerveau. On distingue deux types d'AVC : l'AVC ischémique qui se produit quand une artère cérébrale est obstruée à cause de la présence d'un caillot, alors que l'AVC hémorragique consiste en une rupture de l'artère provoquée souvent par l'hypertension artérielle. Pour le Pr Arezki, premier responsable d'un service de neurologie, qui a mis en place une Unité neurovasculaire (UNC) en 2008, les AVC font de plus en plus de victimes en Algérie. Ce professeur explique aussi que depuis 2008, six structures hospitalières seulement en Algérie ont créé des unités de soins intensifs neuro-vasculaires (USINV). Ces unités permettent la surveillance permanente des patients hospitalisés pour un accident vasculaire cérébral et nécessitant une surveillance intensive neurologique et hémodynamique. Devant ce déficit, le scientifique s'interroge comment l'EPH de la wilaya de Médéa a pu mettre en place une unité neurovasculaire alors qu'aucune des structures de santé que compte Alger la capitale, dont le CHU Mustapha, n'a même pas pu en créer une seule. Certains participants à cette rencontre, estiment qu'il s'agit d'un manque de volonté de la part des responsables des services de neurologie, d'autres argumentent ce fait par le manque de moyens adéquats. "Il suffit d'avoir la volonté de vouloir le faire. Il faut juste avoir un scanner, un neurologue, un radiologue et quelques lits pour créer une UNV", lance le professeur. Ce dernier estime également que le service de neurologie doit être ouvert H24 et assuré par une garde effective et non astreinte. "On constate que tous les services de neurologie ferment à 16h", fait remarquer le Pr Arezki à l'ouverture des débats. L'admission en unité neurovasculaire permet en elle-même de diminuer la mortalité et le handicap. Cette efficacité est liée à la prise en charge pluridisciplinaire par des équipes médicales, infirmières et paramédicaux spécialisés. Ces unités neurovasculaires sont également dévolues à la canalisation de l'artère occluse par thrombolyse intraveineuse ou thrombectomie mécanique. Afin d'accroître le nombre de patients éligibles à une revascularisation, il est indispensable de réduire le délai entre le début des symptômes et l'administration du traitement. Le temps, un facteur important pour sauver les victimes des AVC. Les spécialistes expliquent que la plupart des victimes arrivent dans les hôpitaux, deux à trois heures après l' AVC. La plupart de ces malades viennent par leurs propres moyens. Une manière, selon eux, qui n'est pas à l'avantage des malades qui doivent être transférés par ambulance pour pouvoir gagner du temps et avoir des chances d'être sauvés. Selon le Dr S. Kesraoui du CHU Frantz-Fanon de Blida, une expérience a montré que sur 200 patients, seulement un seul a été transféré par ambulance. Enfin les symptômes de l'accident vasculaire cérébral commencent par un engourdissement du visage : impossibilité de sourire, lèvre tombante d'un côté, perte de force ou engourdissement d'un membre supérieur (impossibilité de lever le bras), trouble de la parole (difficulté de parler ou de répéter une phrase). K. Fawzi