Même s'il assure — en écho au message du président Bouteflika qui a appelé la veille les partis de l'opposition à la sauvegarde de la stabilité du pays — qu'il "serait aux premières loges pour défendre l'Algérie", le mouvement El-Islah n'en soutient pas moins qu'il aurait souhaité entendre de la part du Président des garanties "politiques" et "juridiques" pour un scrutin honnête est transparent. "On aurait souhaité que les messages qu'il a envoyés contiennent des garanties politiques et juridiques pour la transparence du déroulement du processus électoral et la redynamisation de l'exercice politique", a affirmé, hier, le secrétaire général d'El-Islah, Fillali Ghouini, dans une conférence au siège de son parti à Alger, à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire du déclenchement de la Révolution. "Nous espérons qu'elles interviendront bientôt", a-t-il souhaité. Selon lui, la stabilité du pays est tributaire essentiellement du renforcement du "front intérieur" et de "l'unité nationale" à travers "un large consensus politique sans exclusive", suggérant, en filigrane, la réhabilitation des politiques du parti dissous. "L'impasse politique a trop duré et elle n'est ni dans l'intérêt des partis ni dans l'intérêt du pouvoir, surtout qu'elle a été compliquée avec les dernières lois visant la reconfiguration d'une nouvelle carte politique", a-t-il ajouté, en réitérant son appel "au dialogue" et au "consensus". Comme le FLN et certains segments de la famille révolutionnaire, le mouvement El-Islah, initiateur en 2005 d'un projet de loi qu'il a, en vain, tenté de relancer en 2010, plaide en faveur de la criminalisation du colonialisme. "Nous ne devons pas ménager nos efforts pour faire aboutir ce projet car il concerne tous les Algériens. Nous réclamons la criminalisation du colonialisme." Outre cette criminalisation, cette formation islamiste réclame de la France, des "excuses à tout le peuple algérien", "à ce qu'elle reconnaisse sa responsabilité dans son passé colonial", "l'abolition des lois qui glorifient le colonialisme", "l'indemnisation des victimes", "la restitution des archives et des biens spoliés" ainsi que le "remboursement de la dette". "Après, l'Etat algérien s'occupera des poursuites judiciaires à l'encontre des individus coupables des crimes en Algérie qui sont de diverses natures", a affirmé Fillali Ghouini. Même s'il admet que le projet rencontre des "difficultés" et comporte "même des dangers", il soutient qu'il "ne voit pas d'avenir naturel aux relations algéro-françaises" sans "excuses et reconnaissance de responsabilité". "On s'est étonné de la signature d'un traité d'amitié entre les deux pays sans que le France reconnaisse sa responsabilité dans son passé colonial en Algérie". Il s'est étonné également de "l'inexistence de réaction ferme de la part des autorités face aux provocations françaises", comme à celle, récente, d'un responsable qui avait assimilé l'attaque du "Milk Bar" à un attentat terroriste. Par ailleurs, le mouvement El-Islah a appelé le gouvernement algérien à attribuer la nationalité algérienne aux descendants des déportés pendant la colonisation et de faciliter les procédures à ceux qui souhaitent changer leur nom hérité de l'administration coloniale. K. K.